Rentrée arts visuels : Les couleurs de l’hiver
Entrée en matière d’arts visuels et médiatiques. Voici une petite idée de ce que les musées, galeries d’art, centres d’artistes et directeurs de festivals ou d’événements vous réservent au cours des mois à venir…
Comme à son habitude, Madeleine Lacerte n’a pas attendu l’ouverture officielle de la saison pour se lancer dans l’hiver. À voir chez Lacerte Art contemporain jusqu’au 15 mars, les œuvres réunies de Francine Simonin, Serge Lemoyne, Jean-Pierre Morin, Chantal Gilbert, Sean Rudman et autres peintres ou sculpteurs. Une exposition collective qui vaut le déplacement et qui vous donnera peut-être envie de pousser votre chemin jusqu’à Rouje, qui ouvre sa saison le 13 janvier en présentant les territoires explorés par les membres du Groupe d’intervention photo vidéo (GIPV) ainsi que les images créées par Christophe Collette au retour de ses nombreux voyages. Question de voyages et d’images, le Complexe Méduse ne sera pas en reste. Dès le 14 janvier, le Centre Vu présente de minuscules résurrections de François Chevalier – on se rappelle qu’il est né dans la peinture, non? -, résurrections qui cohabitent avec les Paysages habités de Guy Pellerin jusqu’au 13 février. Chez Engramme, janvier commence aussi le 14, mais prend l’accent unique des lithographies de l’Albertain Walter Jules, alors qu’à la Galerie Materia, l’exposition-concours itinérante de livres d’artistes Art of the Book ’03 s’arrête jusqu’au 27 février.
C’est devenu une tradition: le mois de février est aussi le mois de l’indiscipline. L’hiver 2005 le confirmera encore une fois, mais soyez patients, car la programmation complète du Mois Multi 2005 n’était pas encore révélée au moment de mettre sous presse. Ce qui n’est pas une raison pour taire le nom d’un des gros morceaux de l’événement à venir: David Rokeby. Eh oui, celui-là même qui représentait le Canada à la Biennale de São Paulo en décembre, qui était couronné en 2002 par le gouverneur général du Canada et qui, avant tout le monde, créait le Very Nervous System. Avatar et Recto-Verso présentent donc près de chez vous, dès le 2 février, Taken de David Rokeby. Pendant ce temps-là, en résidence depuis le 28 janvier à la Chambre blanche, l’Australien Brad Buckley achèvera The Slaughterhouse Project; In Medias Res, un projet patiemment élaboré. L’artiste vous le présentera en clair et en noir dans l’ambiance sonore d’Alexis Bellavance le 25 février, mais vous aurez le loisir de l’explorer jusqu’au 6 mars.
En mars, le Musée de la civilisation vous parlera d’argent, d’argent et encore d’argent (titre provisoire de l’exposition: L’Argent). Préparez vos goussets dès le 25 février et allez ensuite oublier vos folies devant les toiles de Pierre Blanchette, exposées chez Lacerte dès le 19 mars. Profitez aussi du mois de mars pour repasser chez Vu et découvrir les œuvres du photographe Thomas Kneubühler (du 18 février au 20 mars), puis chez Engramme, où Denise Pelletier exposera ses œuvres graphiques les plus récentes jusqu’au 17 avril 2005.
Avril commence déjà et pas un mot n’a encore été dit sur les activités de la Galerie de l’École des arts visuels de l’Université Laval, sur la programmation hivernale du Lieu ou sur les expositions en bibliothèques. Lecteurs avisés, continuez à suivre l’actualité artistique au cours des prochaines semaines; d’autres morceaux du calendrier vous seront révélés peu à peu. Et en mai, ne manquez surtout pas la Manif internationale d’art de Québec. Thème choisi par les commissaires Patrice Loubier et André-Louis Paré pour la Manif 3? Le cynisme. Avis aux cyniques: le terme a plusieurs acceptions, et certaines que vous ne connaissez pas. Bonne saison!
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À SURVEILLER
La nouvelle année commence en février au Musée national des beaux-arts du Québec, mais elle semble liée à un événement survenu en octobre dernier. Le 22 de ce mois, Postes Canada inaugurait une série de timbres reproduisant quelques œuvres de Jean Paul Lemieux. Comme en écho à cet hommage, le MNBAQ présente, à compter du 3 février, l’exposition Lemieux et le paysage. Une mise en lumière du paysage tel que l’a vu, senti et compris Jean Paul Lemieux, qui n’avait pour tout langage que celui de la couleur et de la forme. Son œuvre entier est inépuisable; à revoir partiellement dès le 3 février.