Arts visuels

Le temps que le vernis sèche, La traversée du paysage : Notes arts visuels

LE TEMPS QUE LE VERNIS SÈCHE

Plusieurs vernissages cette semaine. On peut les énumérer, juste pour se donner envie d’aller voir, mais on y reviendra plus en détail au fil des semaines, n’ayez crainte.

Marie-Claude Bouthillier propose Résister, se dissoudre à l’Espace virtuel. Par des autoportraits peints, l’artiste s’intéresse à l’identité, mais plus spécifiquement au concept de résistance contenu dans l’identité. Vernissage le 20 janvier à 17 h.

Langage Plus accueille La peinture s’est crucifiée croyante et s’est dispersée distante, une exposition de Véronique Savard. Originaire de la région, l’artiste se place entre le texte et la toile, entre l’écriture et la peinture, explorant ainsi la mémoire et l’oubli, la réussite et l’aspiration. Vernissage le 21 janvier à 17 h.

Le Lobe présente pour sa part Quiétude double, une exposition de Jacko Restikian. Celui-ci construit un mur. Ne soutenant rien, ne séparant rien, ce mur perd son sens. Restikian utilise ce mur comme signe qui devient prétexte à l’exploration de la sémiotique du mur à travers la déformation de sa signification. Vernissage le 21 janvier à 17 h.

ooo

LA TRAVERSÉE DU PAYSAGE

Marie-Didace Doyon et Éveline Boulva exposent en duo à l’Ouvre de l’autre. À partir d’un voyage de stage en Italie, les deux jeunes femmes ont commencé une correspondance autour du thème du paysage. Puis, elles ont voulu aller plus loin dans un projet commun en créant un livre d’artiste intitulé justement La Traversée du paysage. C’est ce livre, en quelque sorte, que l’on retrouve à la galerie. Avec ce même texte qui file au bas des pages comme au bas des murs, comme un chemin menant de l’un à l’autre. Les œuvres de Marie sont de grandes feuilles de papier japonais sur lesquelles de grandes taches d’encre de Chine et des traits de fusain laissent à voir des formes de paysages. "Je veux créer un flou entre des éléments du paysage et des éléments du corps humain, explique l’artiste. Ce peut être un paysage intérieur comme un paysage extérieur." "J’aime que ce qu’on voit ne soit pas précis, poursuit-elle, flou comme l’image d’un souvenir, d’une émotion, altérée par le temps." Une cire appliquée sur ce papier fragile laisse à certains endroits un effet translucide, rappelant l’éphémère de l’instant.

"C’est ma première expérience d’une œuvre in situ", confie pour sa part Éveline en commentant l’œuvre Sur la grève, le ressac. "Je suis partie d’objets trouvés sur la grève de l’île de Sable. Ils proviennent de bateaux qui s’y échouent depuis deux siècles." Ces objets, tracés au crayon directement sur le mur, continuent de tourner et de bouger comme s’ils étaient toujours emportés par le roulis. Sur le mur du fond, l’œuvre Sur la grève, les îlots est une séquence formée de petits cadres dans lesquels on pense voir des cartes topographiques d’îles rondes. "Ce sont des oursins que j’ai ramassés dans les maritimes", explique Éveline. "Je les ai dessinés sur du verre et j’en ai fait des îles!"

Le livre d’artiste qu’elles réalisent à quatre mains est aussi exposé. On peut s’attarder sur ses pages et admirer la vue. L’exposition est présentée jusqu’au 28 janvier. 545-5011, poste 4718.