Cedar Nordbye : Tempête d’idées
Fasciné par les questions d’identité, l’artiste Cedar Nordbye a rencontré des gens de la région pour monter l’exposition qu’il présente à la Galerie Foreman de l’Université Bishop’s.
L’artiste, qui se décrit comme étant juif, américain et athée, a passé trois semaines en résidence à la Galerie. Il voulait rencontrer des juifs de la région, mais s’est vite rendu compte qu’ils étaient très peu nombreux. Son exposition Construction Cru est quand même inspirée des rencontres qu’il a effectuées avec les rares membres de la communauté juive estrienne ainsi qu’avec du personnel de Bishop’s.
Au départ, l’exposition devait s’intituler Brainstorming, et quand on voit les œuvres, on comprend pourquoi. Cet enseignant en arts à l’Université de Memphis se dit fasciné par la façon dont les idées se rattachent entre elles. Et toutes ses œuvres sont construites comme un flot d’idées. Par exemple, son installation Ideas Construction Site ressemble à une frêle cabane de bois ornée de dessins de toutes sortes. L’artiste associe des illustrations et en tire des liens de signification. "Souvent, j’y vais avec les couleurs. Si j’aime la signification, je les laisse comme ça." Parmi les dessins, les visiteurs reconnaîtront des visages célèbres, comme celui d’Anne Francke ou encore celui de Billie Holiday.
L’œuvre The Ideas Keep Coming, Keep Connecting, qui occupe le mur du fond de la Galerie, est sans doute la plus bouleversante. L’artiste la présente comme étant son portfolio, qu’il aurait étalé de façon pêle-mêle sur le mur. Dans ce désordre, des fourmis (une image que l’artiste associe aux soldats et aux fanatiques religieux qui sont aveuglés par un seul but), beaucoup d’images de guerre, des coupures de journaux, dont certaines relatent un drame survenu dans sa propre famille (son père et sa sœur ont été sévèrement brûlés lors d’une explosion de gaz propane). "Dans mes expositions, je révèle beaucoup le processus relatif à ce que je fais. Pour moi, la pensée artistique est aussi intéressante que le produit."
Le travail de Cedar Nordbye peut sembler brouillon au premier abord, mais il est chargé de sens et porteur de réflexions. "Avant, je me battais pour être plus précis. J’ai appris à m’adapter", termine-t-il en riant.
Jusqu’au 26 février
À la Galerie Foreman
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