Mois Multi : Syndrome pré-mensuel
Arts visuels

Mois Multi : Syndrome pré-mensuel

Le Mois Multi (MM6) s’ouvre le 2 février pour 28 jours. Patience… il s’en vient.

C’est sous le thème de l’hybridation que les Productions Recto-Verso présentent leur sixième Mois Multi (MM6). Hybridation, parce que toutes les œuvres au programme sont nées de la rencontre de plus d’un langage artistique et, très souvent, de la rencontre des arts, de la science et des technologies. La programmation du MM6 est signée Émile Morin et Caroline Ross, codirecteurs artistiques des Productions Recto-Verso, mais elle s’est construite en partenariat avec, entre autres, Avatar, le Lantiss, le Studio 303 et le groupe Artificiel. La programmation du MM6 a quatre volets: Créations multidisciplinaires, Audio/vidéo live, Installations et Performances. Quatre volets qui se partagent une vingtaine d’œuvres scéniques, sonores, visuelles, performatives, interactives et immersives; des œuvres en provenance de Québec, de Montréal, de Toronto, de Vancouver, de Saint-Pétersbourg et de San Francisco. À première vue, le MM6 promet d’être un des événements artistiques les plus marquants de l’année. Reste à voir s’il réussira à se faire reconnaître comme l’événement dédié aux pratiques multidisciplinaires en Amérique du Nord, comme il le souhaite.

Le MM6 s’ouvre le 2 février avec les installations de l’Américain Jim Campbell et du Torontois David Rokeby. Tous deux marient depuis plus de 20 ans les nouvelles technologies à leurs recherches artistiques; tous deux ont une feuille de route jalonnée de prix et de reconnaissances. De David Rokeby, on connaît déjà le Very Nervous System (VRS). Conçu au début des années 80, le VRS est un environnement interactif sensible aux mouvements corporels de ses habitants. Depuis, l’interactivité en temps réel entre l’homme et son environnement technologique est restée un des principaux axes de recherche de Rokeby, qui présente au MM6 deux projets: l’installation Taken, qui vous prendra littéralement par surprise, et une œuvre nouvelle, conçue pour le Studio d’Avatar, qui devrait vous faire ralentir quelque peu. David Rokeby vient rarement au Québec; ne ratez pas l’occasion de voir où en sont ses recherches. De son côté, Jim Campbell s’intéresse à la façon dont les technologies affectent notre perception du monde. Puisant abondamment dans son expérience personnelle, il explore régulièrement les thèmes de la mémoire et du temps. Dans Church on the Fifth Avenue, qui ouvre une fenêtre sur le trafic pédestre et automobile à New York, Campbell explore le thème de l’impermanence des choses. Toujours le 2 février, jour d’ouverture du MM6, le groupe russe AKHE fera sa première apparition sur la scène canadienne. Il paraît qu’AKHE est un groupe culte sur la scène contemporaine russe, qui doit beaucoup aimer ce qui tient à la fois des arts de la scène, du cinéma et des arts visuels, et qu’il s’avère aussi comique que surréaliste et cauchemardesque. AKHE débarque chez nous avec deux productions: White Cabin et Plug-N-Play. Attendez-vous à tout, espérez l’inattendu.

Le MM6 s’ouvre le 2, on l’a dit, et il continue jusqu’au 28. Entre ces dates, encore une production à ne pas manquer: Faisceau d’épingles de verre, de Philippe Pasquier et Martin Renaud, sera présenté les 10 et 11 février. Les deux chercheurs-artistes de Québec le considèrent comme un "laboratoire de recherche expérimental". Mises à l’épreuve: la synthèse vocale et la spatialisation sonore dans un univers théâtral où les humains ne le sont plus tout à fait. De Pasquier et Renaud, on attend beaucoup. Du Faisceau d’épingles de verre, on espère découvrir ce que peut être le théâtre d’arts médiatiques. Et du MM6, on espère encore d’autres découvertes. À surveiller à compter du 17 février: l’installation de Jean-Pierre Aubé, Save the Waves. Montréalais, Jean-Pierre Aubé fabrique des récepteurs d’ondes VLF (very low frequences) et enregistre les fluctuations de la magnétosphère. Selon le cas, son travail donne à entendre une aurore boréale ou un éclair. À Québec, Save the Waves transformera en paysage sonore immersif tout ce qui échappe normalement aux oreilles à l’intérieur du Complexe Méduse. Ce qui ne vous échappera pas les soirs de spectacle, c’est le Cabaret électronique orchestré par le collectif Machines entre (et peut-être sous) les tables de l’Abraham-Martin. Un petit tour en haut et vous pourrez rentrer vous coucher avec le doux souvenir des spectres sonores issus de la gorge d’Alexandre Saint-Onge et des déglutinations de deux bavards psychotroniques. Au lever, rappelez-vous que le MM6 dure tout le mois de février et qu’il y a beaucoup d’autres choses à y voir.

Du 2 au 28 février
À la Salle Multi et au Studio d’essai de Méduse

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