Théâtre 100 Masques : Dans Paris aux sept péchés
Le Théâtre 100 Masques sentait qu’on commençait à s’ennuyer de ses folies. Il a donc concocté Les Soirées du grand écart, un cabaret à saveur érotique qu’il présentera pour la première fois, quel hasard, pendant la fin de semaine de la Saint-Valentin.
Toujours sous l’effet de son cinquième anniversaire, le Théâtre 100 Masques avait encore envie de faire la fête. Il jonglait depuis longtemps avec l’idée de monter un cabaret; l’occasion était bonne pour cesser d’y rêver et concrétiser le projet. Ils sont une bonne douzaine, comédiens et musiciens, à participer à cette création, mise en scène par Dany Lefrançois. "Il y a des passages de comédie très drôles, des numéros plus érotiques. On joue beaucoup sur la sensualité, mais on ne veut pas que ce soit rose bonbon", décrit Sophie Larouche, comédienne et directrice artistique de la troupe. "C’est plutôt rouge et noir, des roses parsemées d’épines, renchérit le metteur en scène, parce qu’il y a aussi des numéros plus dark. On va peut-être confronter certaines limites. C’est un cabaret multi-émotions finalement!"
Au fil de ses précédents spectacles, la compagnie a instauré une relation particulière entre les spectateurs et les comédiens, le public ayant un rôle plus actif, plus participatif au sein du spectacle, acceptant le fait qu’il est bel et bien au théâtre, qu’un jeu se joue, dans lequel il est pris à partie. Cette nouvelle production reste dans cet esprit, poussant la limite encore un peu plus loin. Les comédiens resteront dans la salle pendant toute la durée du spectacle, ils se changeront de costumes et se maquilleront parmi les spectateurs, deviendront eux-mêmes spectateurs des autres numéros. À travers les chansons, les numéros de marionnettes, de cirque, de stand-up ou les chorégraphies, chaque comédien incarne un personnage auquel il donne vie jusqu’à la fin.
Si le tout débute dans la bonne humeur, le flafla et le tralala, on s’apercevra, comme la nuit avance, que le fond de teint craque, que le maquillage coule, que ces oiseaux flamboyants sont des oiseaux de nuit, des anges déchus habitant la noirceur, hantant les lieux, poursuivant le spectacle coûte que coûte, the show must go on. "Saisissons le moment, vivons l’instant présent… Quand le monde court à sa perte, il n’y a pas de plaisir superflu", chante Juliette, comme le premier commandement de ces rats de cave. Quand on parle d’Éros, Thanatos tend l’oreille.
Malléables, faciles à adapter ou à remodeler, Les Soirées du grand écart sont destinées à un avenir de tournées et de festivals. Elles ont d’ailleurs reçu quelques invitations, dans la région comme à l’extérieur. On suivra ça de près.
Le 12 février à 20 h 30
À l’Hôtel Chicoutimi
Le 13 février à 20 h 30
Au Bistrot des Anges
Le 14 février à 20 h 30
Au Côté-Cour
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