Ondulation : Rythme du monde
Arts visuels

Ondulation : Rythme du monde

Avec Ondulation, Thomas McIntosh, Emmanuel Madan et Mikko Hynninen nous proposent une installation hypnotique, presque magique.

Il était une fois trois êtres talentueux à la fois scientifiques, magiciens et artistes… Mikko Hynninen, Emmanuel Madan et Thomas McIntosh: trois jeunes sages venant de contrées lointaines (le premier naquit dans les terres enneigées de Finlande; les deux autres virent le jour dans une région encore plus reculée et encore plus enneigée, par-delà un immense océan). Tous trois avaient décidé d’employer leur talent à voir et faire voir ce qui est imperceptible, l’énergie qui fait vivre et résonner toute chose. Quel projet! Ils s’étaient donc lancés dans cette grande entreprise où leurs matériaux seraient principalement l’air, l’eau et la lumière.

Leur œuvre intriguait tous ceux qui les voyaient s’affairer. Ils avaient mis en place un immense bassin mesurant plus de 5 mètres de largeur sur 10 mètres de long, l’avaient rempli avec 2000 litres d’eau, une eau blanchâtre, presque laiteuse. Et cette impressionnante machine, qui pesait donc deux tonnes juste par son fluide, reposait en son fond sur trois haut-parleurs surplombés d’une vingtaine de faisceaux lumineux précis comme des scalpels et s’activant selon un ordre dont seuls les trois chercheurs connaissaient le secret. Placé dans l’obscurité, ce dispositif, une fois activé, donnait à voir sur les murs de l’étrange laboratoire, grâce aux reflets lumineux sur cette onde liquide, les plus étonnantes formes, courbes, structures ondulatoires!

Ce bassin devenait en fait comme le haut-parleur des vibrations de la Terre tout entière. Une immense oreille planétaire. Un gigantesque sismographe des énergies du monde. Juste en faisant varier les divers éléments de leur machine, McIntosh, Madan et Hynninen arrivaient à montrer les rythmes internes (parfois moléculaires) de toute chose vivante et non vivante sur la surface de la Terre, dans ses profondeurs ou dans ses hauteurs. Un jour, c’était les ondes des chants des baleines qu’ils semblaient arriver à capter et à faire voir aux visiteurs. À d’autres moments, ils réussissaient à isoler le battement cardiaque de tous les humains. D’autres fois, ils utilisaient leur dispositif pour sonder les vibrations des plaques tectoniques de la planète qui, ainsi, se dévoilait dans sa totalité presque comme un être unique dont les soubresauts étaient en fait un souffle respiratoire.

Dans leur démarche presque spirituelle, ils avaient découvert que tous ces rythmes, vibrations et autres mouvements, pulsations internes des corps vivants et non vivants, se faisaient écho, se répondaient en une harmonie céleste rarement rompue par de mauvaises vibrations (les ondes neuronales des politiciens lors de discours enflammés et mensongers). Ils avaient trouvé le rythme du monde. Certains murmuraient même qu’ils avaient réussi à faire voir l’âme de toute chose…

Jusqu’au 6 mars
Au Musée d’art contemporain

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