Le petit fou en nous, Bedaine de bière : Notes arts visuels
LE PETIT FOU EN NOUS
Marie-Josée Hardy termine sa maîtrise en arts à l’UQAC. Sa spécialité est la photographie. Jusqu’au 24 mars, elle expose son projet final à la galerie L’Ouvre de l’autre. Intitulée Le Petit Fou en nous, l’exposition donne à voir de grandes œuvres photographiques numérisées sur lesquelles sont illustrés des fantasmes dans une esthétique enfantine et ludique. "Je suis allée voir des gens en leur demandant quel était leur fantasme, ce qu’ils avaient toujours voulu réaliser", explique la jeune femme. "À partir de ce qu’ils m’ont dit, j’ai conçu pour chaque personne quelque chose afin de donner vie au fantasme." Une séance de photo a ensuite permis de mettre en scène le fantasme. Qui veut manger avec ses mains quelque chose de salissant, détruire un village en crachant du feu, se faire mordre par un vampire, être danseuse étoile, nager avec des baleines, manger des bonbons, dormir sur un nuage… "Je voulais vérifier si les fantasmes conscients de l’adulte rejoignent les jeux de l’enfant. Pour cette raison, j’ai personnalisé les fantasmes qu’on me confiait, je les ai interprétés pour qu’ils s’intègrent dans la voie que je voulais leur donner." L’exposition évoque l’enfance et ses rêves les plus fous et, de ce fait, l’âge adulte et son rapport à la censure, à la norme, à l’acceptable. Qu’est-ce qui nous empêche de réaliser nos rêves d’enfant? Un petit film fait une incursion dans ce monde imaginaire où tout est possible. On en sort avec des nuages roses plein la tête et l’envie de conquérir le monde.
BEDAINE DE BIÈRE
À l’espace culturel Tryptik, Fred Laforge et Hugo Lachance présentent l’exposition Bedaine de bière. En fait, les deux artistes exploitent un thème commun – en l’occurrence, Bedaine de bière – de façon tout à fait différente. Fred Laforge expose une série de dessins en noir et blanc, sur différents supports, représentant un gros bonhomme. Ce gros plein de soupe se montre sous tous ses angles, en boxer et camisole ou torse nu. Une vidéo d’animation nous le dévoile en train de danser, en bobettes, très à l’aise, sexy, se brassant allègrement le gras du bide. Presque nu, à l’état pur, sans artifices, il s’exhibe sans vergogne ni complexes, se montrant tel qu’il est aux regards des visiteurs, le corps gros comme objet artistique.
Hugo Lachance traite le sujet en photographie. Plusieurs portraits numérisés, réunis sous le titre Saoul, montrent des têtes floues, des gros plans distordus, quelquefois sectionnés en multiples parties, des visages embrouillés, l’effet flou étant créé par le simple mouvement des corps lors de la numérisation. On devine des scènes propres à la fête et à ses excès. Pour peu, on entendrait la musique trop forte, et on pourrait sentir la boucane de quelque cigarette.
À boire jusqu’au 28 mars.