María Lezón : Vibrantes murales
Arts visuels

María Lezón : Vibrantes murales

Avec l’exposition Wall Work, l’artiste María Lezón s’interroge avec humour sur les idées reçues, les stéréotypes féminins et les pressions sociales.

María Lezón

est une femme vibrante et volubile. Ses idées se bousculent "à cent milles à l’heure"! L’artiste trouve un exutoire en peignant d’immenses toiles remplies de personnages et d’environnements hauts en couleur. Elle s’interroge avec humour sur les préjugés, les pressions sociales et elle représente la femme dans des contextes défiant les stéréotypes féminins. Elle fait souvent allusion à la politique et aux problèmes de notre société nord-américaine.

Dans l’œuvre intitulée Pour l’amour du ciel, quatre figures féminines se retrouvent dans une pièce. Une femme plus âgée est debout et tient dans sa main une vieille photo, qu’on devine être celle d’elle et de sa fille. Deux femmes d’origines ethniques différentes sont assises sur un lit et enfin, une jeune fille est assise au bord du lit et porte un voile qui flotte au vent que laisse entrer la fenêtre ouverte. Au fond de la pièce, un téléviseur nous montre Saddam Hussein. Cette image renferme de nombreux autres indices nous permettant de situer la scène, mais aussi de nous questionner quant aux différents thèmes abordés. Les illustrations font de nombreuses références à des évènements réels et connus, tels que la guerre du Golfe ou le débat entourant le port du voile. Les tissus, les motifs, les menus objets: tout est méticuleusement choisi.

Une autre toile présente deux femmes debout, l’une face à l’autre. Une femme a la peau blanche et l’autre, le teint basané. La lune brille de tous ses feux au-dessus de leurs têtes et des milliers de petites étoiles ont été minutieusement peintes à l’arrière-plan. Lezón explique qu’elle a réalisé cette toile pour faire écho au débat entourant les mariages homosexuels. Elle a noté que les femmes lesbiennes sont beaucoup moins souvent représentées dans les médias canadiens que les hommes homosexuels.

Il faut absolument voir la toile Fête de la Reine, qui comporte une représentation de la reine Élisabeth II en robe bleu blanc rouge, arborant des fleurs de lys, debout devant l’édifice du Parlement canadien, qui est illuminé par d’immenses feux d’artifice. L’humour de la peintre n’est pas toujours subtil, mais il a réussi à soutirer des sourires, sinon des rires, à tous ceux qui ont admiré le tableau lors du vernissage.

Vous reconnaissez certaines images? Les toiles présentées ont déjà été exposées, mais elles ont été découpées et retouchées par l’artiste. María Lezón n’hésite pas à reprendre une œuvre qu’elle désire adapter à un espace ou à une nouvelle idée. Pragmatique, elle explique que le transport de très grands tableaux n’est pas aisé et que ces derniers se détériorent rapidement lorsqu’ils doivent être roulés et déroulés à maintes reprises. La peintre incorpore divers matériaux, notamment des tissus recyclés et des enduits de plâtre. Des vêtements sont appliqués sur les images, créant ainsi un aspect tridimensionnel inusité et ludique.

Les toiles de María Lezón sont une bouffée d’air frais! Avec le printemps qui approche à grands pas, cette exposition nous fait rêver de l’été, de voyages, tout en proposant une réflexion sur de nombreux enjeux sociaux qui feront partie de notre actualité pour un bon moment.

Jusqu’au 24 avril
Au Centre d’exposition Art-Image

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