REPRODUCTION MUR À MUR
Au Lobe, sur la rue Bossé, est présentée l’exposition Organisse de Jérôme Ruby.
L’artiste mentionne: "Lorsque je prononce le mot organisse, je vous parle peut-être d’organisme dans le sens d’association et de corps social, de transit intestinal, du plaisir qui jaillit ou encore d’un mélomane." Il explore, par des dessins reproduits sur les murs de la galerie et des sculptures, les liens qui unissent les organismes vivants à la matière. Pour lui, le temps de la reproduction devient le temps de l’analyse. Les œuvres nous font entrer par la porte de côté et nous donnent à voir le corps, mi-animal, mi-humain, morcelé, souvent fusionné à la matière. Les formes organiques se retrouvent en écho sur les murs, s’interpellant et se différenciant. Certaines œuvres murales, très volubiles, sont imprégnées de notre société de médias par la surabondance des images offertes. Parfois livré à nu sur le mur, parfois organisé en une fresque, le dessin nous invite à visiter l’endroit et l’envers des sujets. Les deux sculptures illustrent particulièrement bien cet aspect: l’une par sa réversibilité et l’autre par les divergences qui ressortent selon qu’on la regarde de face ou de dos. Jérôme Ruby est un artiste de Montréal qui, à l’invitation du Lobe, tient sa première exposition solo. Depuis maintenant près de six ans, il participe à des expositions collectives, à des festivals en France, en Belgique et au Luxembourg. On peut voir ses œuvres jusqu’au 31 mars. (Isabelle Desbiens)
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RÉACTIONS EN CHAÎNE
La Galerie Séquence nous présente deux expositions que l’on peut voir jusqu’au 10 avril. Celle de Patrick Bérubé est une installation où on nous offre la possibilité d’interagir avec les œuvres pour les faire parler davantage. De prime abord, l’exposition apparaît simple, malgré qu’elle soit source de malaise. C’est lorsqu’on s’approche de chacune de ses constituantes qu’elle nous livre tous ses secrets. L’artiste nous place devant un équilibre précaire, voire alarmant. L’exposition Selon toutes vraisemblances nous fait visiter l’interdit en nous entraînant de surprise en surprise. Les oeuvres de Patrick Bérubé ont voyagé au Québec, au Mexique et seront présentées en Argentine et en Europe au cours de la prochaine année.
Patrice Duhamel nous propose, par ses vidéos, deux mises en situation. La première nous montre un couple et ses réactions devant une vie mouvementée, illustrée par le flux et le reflux des vagues. On les voit maintenir un équilibre fragile alors qu’ils s’attirent et se repoussent tour à tour, alliant à la fois tendresse et indifférence. L’autre court métrage met en scène un groupe dans lequel s’établissent diverses relations et où domine la destruction. Émotions fait état d’une destruction libératrice, non violente, qui a pour but de briser les murs. Les œuvres de Patrice Duhamel ont été montrées lors d’expositions individuelles à Montréal, à Chicoutimi et à Paris. Les festivals et les expositions collectives l’ont amené au Canada et dans plusieurs pays d’Europe. (Isabelle Desbiens)
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LE MONDE DANS SA MIRE
À Espace virtuel. |
Espace virtuel accueille jusqu’au 17 avril deux expositions photographiques. En salle I, venue de Belgique, et après un arrêt de quelques semaines au Centre Sagamie, Anne Penders expose Mapping Calendars. Sur les murs blancs de la salle, une ligne de photos défile comme se déroulerait la pellicule d’un film. En noir et blanc pour la plupart, les images sont de petits quotidiens, des parcelles d’intimité. Un sourire, des rideaux qui volent au vent d’une fenêtre, un chemin, des clés sur une table, un arbre… quelque part, à une heure X, quelque chose a été fixé là. Prises au cours des innombrables voyages de l’artiste, qui a parcouru la planète et ses recoins les plus reculés, les photos sont regroupées en séries, chaque série illustrant un mois. En fait, autour de la salle, les visiteurs effectuent un parcours à travers le monde et à travers le temps, de septembre à août, et de 1994 à 2004. Au bas des murs, suivant la bande photographique, du texte défile. Des événements marquants de ces 10 ans sont alignés et impriment une sorte de pulsation du monde. Ensemble, texte et photos réexplorent la mémoire: notre mémoire collective, par le texte, et la mémoire de l’artiste, par les photos. De courts textes se placent tels des exergues, çà et là parmi les photographies. Anne Penders est une artiste multimédia et aussi une écrivaine. Ses trois livres sont disponibles à la galerie. L’exposition se terminera le 17 avril à 13 h, avec un finissage prenant la forme d’une table ronde, à laquelle tous sont conviés.
Dans la salle II, toujours en photos, on peut voir les projets de Janick Rousseau, qui ont été réalisés grâce à l’intervention de participants. On s’en parle dans le détail la semaine prochaine. (Éléonore Côté)