IDENTITÉS: COMPTER-RACONTER
À l’Espace culturel Tryptik, on inaugure ce jeudi 31 mars l’exposition Identités: compter-raconter de Christine Gauthier. "Je suis toujours entre deux chaises", s’exclame celle qui est aussi coordonnatrice à la Galerie Le Lobe. Dans sa vie comme dans ses œuvres, elle oscille entre son côté très rationnel, structuré, voire cartésien – le "compter" du titre – et celui, presque enfantin, qui a envie de parler de soi, de raconter des histoires, de se souvenir. En mettant de l’avant cette dualité, présente en chaque individu, Christine Gauthier évoque l’idée de l’identité, thème récurrent dans sa pratique artistique. "Ma recherche en maîtrise (NDLR: en enseignement et en transmission des arts, à l’UQAC) portait beaucoup sur la réflexion. Pour moi, l’art est une réflexion: un reflet de soi (l’identité personnelle) et une pensée sur le monde (l’identité sociale). Mon exposition est une réflexion sur mon identité personnelle, mais j’espère qu’elle sera une occasion de réflexion sur celle de chacun." Ceux qui se pointeront à Tryptik verront des œuvres en 2D qui se prennent pour du 3D! "Encore une fois, je suis entre deux! J’ai fait mon bac en sculpture, et je travaille le 2D comme si c’était du 3D, et vice versa!" Les œuvres sont donc de savants amalgames de médiums plus traditionnels, tels que le crayon, l’aquarelle, l’acrylique ou l’encre, et de matériaux "pas de bon sens", comme des Life Savers, de la cire à chaussures, du sucre, des épingles, de la menue quincaillerie et autres incongruités. Jusqu’au 2 mai.
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OPINION PUBLIQUE
On en a glissé un mot la semaine dernière, étendons-nous cette fois un peu plus longuement sur le sujet… À côté de l’exposition Mapping Calenders de l’artiste belge Anne Penders, celle de Janick Rousseau, Opinion publique, complète le tandem présenté à Espace Virtuel jusqu’au 17 avril. La jeune femme originaire de Montréal présente ici sa première exposition solo, qu’elle a complétée à l’occasion de sa résidence. Opinion publique propose deux séries de photographies, toutes deux réalisées dans des lieux publics avec l’intervention de passants.
La première série montre des photos de l’artiste elle-même sur le mont Royal. Ce sont des gens, abordés au passage, qui ont accepté de la photographier avec un appareil photo jetable, tandis qu’une caméra cachée dans le sac de l’artiste filmait leurs faits et gestes. Les participants de cette manœuvre ont été mis au parfum de la totalité du projet et y ont donné leur accord seulement plus tard. Ces photos ont été agrandies et certains détails, des différences caractérisant chaque prise, ont été soulignés par l’artiste.
Au contraire, ceux qui ont collaboré à la deuxième série de photos, prises récemment à la Baie-des-Ha! Ha! lors de la compétition de cerfs-volants, se sont fait expliquer dès le début de l’aventure ce dans quoi ils s’embarquaient. Ils avaient carte blanche quant au sujet photographié et savaient qu’on les filmait.
D’une série à l’autre, on voit la vie à travers les yeux de tierces personnes. Sur quel détail se sont-elles arrêtées? Qu’ont-elles choisi de suspendre, de fixer, de saisir? Comme une autre fenêtre qui s’ouvre.
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EN CONSTRUCTION
Marie-Hélène Leblanc devait ouvrir son chantier de construction au public le matin du 30 mars à la Galerie L’OEuvre de l’Autre, mais le tout a été annulé pour cause de grève étudiante. On signale qu’une intervention de type installatif sera plutôt réalisée dans la cours extérieure de l’UQAC lors du congrès de l’ACFAS, en mai.