Astérix et les Romains : La magique solution
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Astérix et les Romains : La magique solution

Astérix et les Romains envahissent la Pulperie de Chicoutimi! Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ. Toute la Pulperie est occupée par les Romains. Toute? Non. Un petit village peuplé d’irréductibles Gaulois ne résistera pas aux  visiteurs.

L’inauguration a lieu ce vendredi 29 avril; on peut donc imaginer l’effervescence qui régnait à la Pulperie quelques jours avant l’ouverture. "Il manque une couche de peinture ici!" remarque Rémi Lavoie, directeur des expositions et de l’éducation de l’institution. On comprend alors tout le sens du terme vernissage. "Il faut imaginer, bien sûr", avertit le responsable à chaque étape de la visite, en plein montage. Au milieu du village gaulois grandeur nature ou devant un Romain plus que réel, on imagine sans peine le résultat final époustouflant et on ne peut que constater quelle solution géniale a mis sur pied le Rijksmuseum van Oudheden, un musée d’archéologie situé à Leiden aux Pays-Bas.

Sa clientèle s’essoufflant, le RMO a eu la brillante idée de mousser l’intérêt envers ses pièces archéologiques en les jumelant avec les célèbres personnages de Goscinny et Uderzo. Le résultat? Un parcours de découvertes au cours duquel le visiteur est plongé dans le monde de la bande dessinée. Mais cette immersion dans l’univers des joyeux poilus est aussi un prétexte pour découvrir ce qu’était la vraie vie de l’époque. Ainsi, chaque nouvel arrêt permet d’en savoir un peu plus long sur les habitudes quotidiennes des véritables Gaulois et Romains. Étaient-ils aussi fous, ces Romains? Vraiment irréductibles, les Gaulois? Des citations d’auteurs gallo-romains du temps – Tacite, Suétone, Polybe, Jules César, etc. – nous instruisent qui sur les tactiques guerrières (dans le camp romain), qui sur la consommation de poisson des Gaulois (au magasin d’Ordralfabétix), qui sur l’utilisation des bijoux et des parures de guerre (à la maison d’Abraracourcix)… Le tout amplement illustré par des artéfacts datant de plus de 2000 ans, témoins privilégiés de ces temps anciens.

Lors de la visite, les quelque 225 pièces archéologiques étaient au "constat d’état", une vérification nécessaire avant et après chaque déplacement. On comprend facilement l’extrême minutie avec laquelle Nathalie Boudreault, directrice de la collection et de la recherche, et Marie-Paule Robitaille, conservatrice du Musée de la civilisation de Québec, manipulent ces objets du Ier siècle. Instruments médicaux, vaissellerie, ornements équestres, outils et armes, objets de la vie courante, parures en tout genre, tout est inspecté avec délicatesse et précision avant de rejoindre les présentoirs vitrés.

Après avoir attiré les foules au musée de Leiden, l’exposition a passé du temps dans plusieurs villes de Belgique et des Pays-Bas avant d’atterrir au Musée de la civilisation de Québec, qui lui a ajouté des éléments et l’a agrémentée d’une nouvelle scénographie. C’est cette édition augmentée que les visiteurs de la Pulperie auront l’occasion de découvrir. Et pour que la passation soit complète, une équipe d’éducateurs du Musée de la civilisation vient transmettre une formation aux guides et animateurs de la Pulperie afin que les visites et les ateliers éducatifs soient à l’image de ce qui s’est fait à Québec. "Du début à la fin, nous avons eu une collaboration étroite avec des professionnels. Autant pour la scénographie que pour l’éclairage ou les jeux interactifs et les ateliers, note Rémi Lavoie. Les professionnels du Musée de la civilisation nous transmettent l’information nécessaire et c’est à nous de l’adapter à notre manière, à notre espace, à notre réalité. Toute l’équipe travaille très fort. C’est un travail de fous, mais ça en vaut la peine", continue le directeur des expositions, visiblement bien fier de l’heureuse issue de cette aventure.

Jusqu’au 8 janvier 2006
À la Pulperie de Chicoutimi

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