Hors circuit : Micropolitique urbaine
Arts visuels

Hors circuit : Micropolitique urbaine

Vingt-cinq artistes nous invitent Hors Circuit, à parcourir la ville autrement, à questionner la culture urbaine… et à adopter un pigeon?

La Galerie d’art d’Ottawa nous convie à une promenade peu ordinaire avec Hors Circuit. Souvent avec ironie, les 25 artistes internationaux invités partagent leur conception d’une ville en expansion affectant inexorablement la vie de millions de ses citoyens anonymes. Au-delà des clichés, ces artistes critiquent et tentent de subvertir la culture dominante.

Les commissaires Emily Falvey et Milena Placentile ont créé un événement riche en activités de tous genres. Le calendrier des activités comporte des projections de films, des discussions avec les artistes, une foire de magazines le 14 mai, des performances et interventions publiques et des projets interactifs. Une description détaillée se retrouve sur le site Internet de la galerie au www.ottawaartgallery.ca. On retrouve également toutes les informations dans l’étonnant petit "zine" qui a été publié pour l’occasion et qu’on se procure lors de la visite. Enfin, le public peut participer en consultant les blogues des artistes sur le site Internet.

Certaines interventions sont très originales. Par exemple, au début d’avril, l’artiste torontoise Annie Dunning a créé le Projet Pigeonnier d’accueil, une agence d’adoption pour les pigeons de la ville. À partir d’images peintes grandeur nature, le public avait l’occasion de sélectionner une des images et l’artiste s’est déplacée chez les participants afin de reproduire l’image sur un mur de leur demeure. S’il est un symbole universel de la vie urbaine, c’est bien le pigeon! Il retrouve ici un peu ses lettres de noblesse, pour un temps du moins.

The House that Jack Built de Juan Carlos Noria (Barcelone), alias Royal.

Les artistes Rhonda Weppler et Trevor Mahovsky (Vancouver) occupent une des salles avec leur installation de sculptures intitulée Chariots. Des chariots d’épicerie ont été moulés avec du papier d’aluminium. Retirant le papier, les artistes ont alors modifié leur apparence. Jonchant le sol, les chariots semblent en état de décomposition: outils et excédents d’une société de consommation.

Dans des styles tout à fait différents, Dean Baldwin se fait photographier alors qu’il est suspendu par les mains à différents édifices. Les photographies et la vidéo de Milutin Gubash de Saskatoon sont, pour leur part, inspirées des reportages et articles de journaux relatant les morts criminelles de la ville. L’artiste s’amuse avec le voyeurisme, mais le ton demeure ironique et détaché.

Une autre salle est vouée exclusivement à de grandes images peintes directement au mur, donnant une impression de graffitis. La murale est saisissante et l’exécution minutieuse est remarquable. Il vaut la peine de prendre le temps d’explorer tous les détails et les commentaires sociaux insérés dans une iconographie qui peut sembler naïve au premier regard. On y retrouve des allusions aux excès des multinationales, à l’exploitation de la nature, aux conséquences environnementales, à la corruption des politiciens. Amenez vos ados! Discussion assurée!

Jusqu’au 5 juin
À la Galerie d’art d’Ottawa

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LA VISITE DÉBARQUE: L’ALBERTA À L’HONNEUR!

Vous ne pourrez manquer la centaine d’événements en arts visuels entourant Scène albertaine qui se déroulera à Ottawa du 28 avril au 10 mai. Des expositions aux galeries Saw, 101 et AxeNéo7. De tout pour tous les goûts et pour tous les âges! Consultez l’horaire au www.albertascene.ca.