Tableaux de silence : Accalmie
Arts visuels

Tableaux de silence : Accalmie

Dans Tableaux de silence, Isabelle Dumais donne une forme au  silence.

Au premier étage de la Galerie d’art du Parc, le temps semble être suspendu. Aucun bruit n’occupe l’espace. Les 14 grands tableaux, vaporeuses abstractions, retiennent leur souffle pour ne pas briser le silence quasi religieux de la salle. Seul le tapement des talons des visiteurs contre le plancher rappelle que l’absence de son n’existe pas. Le grondement de la vie se fait constamment entendre. Ainsi, le silence survient seulement lors de brèves parenthèses où l’environnement cesse de parler. Et c’est cela que la peintre Isabelle Dumais tente d’illustrer dans son exposition Tableaux de silence.

Comme travail de maîtrise, la jeune femme désirait aborder la thématique du silence en peinture. Ce sujet la passionnait, surtout qu’a priori il ne se rattachait pas à l’art pictural, mais à la musique. Elle a donc cherché à exprimer à travers la couleur l’abstraction, cette absence, cette portion de calme dans un évident tourbillon. "Le silence, ce n’est pas le vide! C’est lorsqu’on écarte deux bruits, le silence", dit-elle.

Les toiles aux noms poétiques (Pénélope, Ciel-peau, Crépuscule) consistent en de nombreuses superpositions de couleurs et de "glacis". "Je veux éviter de créer des images, mais il y en a toujours qui ressortent quand même", précise l’artiste, toujours un peu surprise de la force de l’inconscient. L’idée de la cicatrice est aussi toujours bien présente dans ses tableaux. Isabelle Dumais a l’habitude de coudre ses toiles afin de briser le rythme de l’œuvre et d’éviter de donner vie à de longues étendues de couleurs: "Je ne veux pas dire quelque chose de particulier avec ça, j’ai seulement envie d’avoir une ligne."

Souvent, des amis lui ont demandé pourquoi elle ne s’exprimait pas par l’art figuratif. Elle avoue qu’il serait parfois tentant de choisir cette voie, de montrer qu’elle sait bien dessiner. Mais elle ne peut s’empêcher d’aimer les tableaux qui s’affirment juste par leur présence.

Jusqu’au 29 mai
À la Galerie d’art du Parc

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