Nikola Tesla : Être branché
Arts visuels

Nikola Tesla : Être branché

Vous connaissez Nikola Tesla? Peut-être pas. Pourtant, ses découvertes sont omniprésentes dans notre quotidien. Retour en arrière.

Fin 19e siècle, les inventeurs et scientifiques ne s’entendent pas sur le meilleur moyen d’utiliser cette nouvelle invention qu’est l’électricité. D’un côté Edison, qui a investi beaucoup d’argent dans le courant continu, et d’autre part Nikola Tesla (1856-1943), défenseur du courant alternatif. Edison est prêt à tout pour gagner cette guerre électrique. Il achète des publicités expliquant comment l’invention de Tesla (commercialisée par Westinghouse) est dangereuse. Dans l’un de ses films (il développa aussi le cinématographe), il fait électrocuter un éléphant (répondant au nom de Topsy) pour faire peur à la population avec le courant alternatif. Pourtant, c’est l’idée de Telsa qui a prévalu. Tesla a réfléchi aussi sur l’électromagnétisme induit par la terre. Il voulait se servir de la croûte terrestre comme prise électrique juste en y enfonçant une immense tige de fer…

Voilà le type d’information que vous apprendrez dans le documentaire-essai d’Ælab (Gisèle Trudel et Stéphane Claude) présenté dans le cadre de l’exposition Résonance. Le projet Corps électromagnétiques. Cet événement se veut une réflexion artistique sur certains enjeux de la pensée de Telsa, présentant le corps "en tant que source, transmetteur et lieu de résistance aux ondes électromagnétiques".

Le projet, monté par Nina Czegledy et Louise Provencher, est intrigant et pertinent. Les commissaires y posent la technologie comme lieu de rêves et de fantasmes, d’espoir et de craintes. Malheureusement, toutes les œuvres présentées n’électrisent pas autant que le sujet. Moins forte que leur documentaire, l’installation d’Ælab reste plus ou moins significative, tout comme l’image 3D de Catherine Richards, où cette dernière montre une sorte de body bag, qui dans le réel protégerait des champs électromagnétiques. Belle idée, mais qui, sans sa réalisation en direct, tombe vite à plat. À tout le moins, un texte explicatif plus complet aurait été nécessaire. Plus riche de significations visuelles est l’installation de Paulette Phillips, qui semble sortie d’un film d’horreur ou expressionniste. Une femme à la chevelure dans le vent semble remplie d’une énergie intense, presque meurtrière. Corps de lumière, de Marie-Jeanne Musiol, représente un dispositif très simple mais efficace. Des images de plantes, comme magnétisées, s’illuminent à l’entrée du visiteur et sont accompagnées d’un vidéo tout aussi étincelant. Et puis il faut aussi retenir la pièce de Jean-Pierre Aubé (chez Occurrence), qui fait entendre les champs électromagnétiques qui nous entourent.

Jusqu’au 14 mai
Au Centre Oboro et à l’Espace Occurrence

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