Périphéries + Proximités: : Intuition féminine
Périphéries + Proximités: la version 2005 du Festival HTMlles est lancée!
Cybernétique: n.f. 1945. Discipline qui examine les rapports de similitude et de différence entre les processus biologiques (dirigés par le cerveau humain) et les processus techniques (dirigés par les appareils mécaniques, électriques ou électroniques), en vue de les ramener à des principes de base communs.
LE FESTIVAL HTMLLES
Événement annuel depuis 1997, le petit a grandi et ne se montre plus qu’aux deux ans: le Festival HTMlles est maintenant devenu la Biennale internationale de cyberart. L’événement a pour mandat de créer un espace de rencontre entre l’art, les nouvelles technologies, l’histoire des femmes et certaines perspectives sociales actuelles, en explorant et diffusant les possibilités créatives du cyberart et des nouveaux médias. L’événement propose de nous faire découvrir des créations d’artistes – que des femmes, c’est sa particularité! – travaillant avec les technologies numériques et le Web. La programmation de cette année propose un parcours qui questionne l’effet des nouvelles technologies sur les rapports sociaux et leur impact sur nos modes de vie. L’événement joue sur quatre grands axes, soit Le corps futur, Les jeux de territoire, Culture sociale et Sons et images libres. On pourra y voir une série de performances, projets Web, conférences, tables rondes, installations interactives, concerts et micro-actions. Le festival réunit une cinquantaine d’artistes en provenance d’une dizaine de pays.
LE STUDIO XX
L’événement est produit par le Studio XX, centre d’artistes montréalais "cyberféministe", engagé dans l’exploration, la création et la critique en arts technologiques. "À la différence des festivals précédents, c’est une équipe parallèle qui prend l’événement en charge", explique Marie-Christiane Mathieu, directrice générale du Studio XX. "Ce que nous entendons par "cyberart", ce sont les pratiques artistiques entretenant des rapports avec le virtuel, les réseaux, les communications et leur impact sur l’individu."
L’art utilisant le numérique donc, l’art Web, que les internautes viennent influencer par le réseau, toutes ces réalités augmentées, ces circuits ouverts: "Lorsque qu’on se laisse un e-mail ou qu’on parle au cellulaire, on est déjà dans cette idée de réalité augmentée… il s’agit de messages voyageant dans l’ordre de l’invisible." Et le "cyberféminisme", ce n’est pas rien, comme appellation! Ça fait rigoler Marie-Christiane Mathieu: "Au Studio XX, l’idée est d’utiliser les médias de façon ludique, de s’amuser en travaillant sérieusement. Les approches féminines aux technologies sont tellement différentes… C’est pas vrai que la techno est juste une affaire de gars!" Déjà, le nom du studio fait sourire; drôle aussi, le nom du Festival. Et c’est ça, en fait, l’idée derrière HTMlles: montrer que les différentes pratiques artistiques féminines utilisant les technologies de pointe sont différentes et passent par d’autres chemins, "qu’il n’existe pas juste la fabrication de gros robots!"
À NE PAS MANQUER
Le Festival ne dure que quatre jours, mais son programme est extrêmement dense. L’œuvre Immanence, de Suzan Kozel et Mesh Performance Practice a été créée exclusivement pour l’événement. Elle traite de l’intérieur et de l’extérieur du corps, de la contemplation et du voyage étourdissant qu’effectuent les pensées en mouvement, à travers une panoplie de technologies d’imagerie numérique. Il s’agit d’un spectacle interactif où les visiteurs sont invités à circuler DANS l’œuvre. Le parcours-performance Life: A User’s Manuel de Michelle Teran nous amène dans un No Man’s Land urbain et nous montre ce que voient ceux qui nous observent et qu’on ne voit pas: en arpentant les rues de Montréal avec un appareil à balayage, elle diffuse sur moniteur télé les images captées des caméras de surveillance sans fil. Le fantôme de l’Opératrice de Caroline Martel est un documentaire onirico-anthropologique sur l’histoire de ces voix anonymes – celles des opératrices -, à partir de l’invention du téléphone jusqu’au moment où elles furent remplacées par des machines.
À surveiller également, la soirée de performance-concert à la Centrale (La revanche des Opératrices) de Suzanne Audet-Binet (qui joue des ondes Marthenot) et Karèya Audet-Binet (voix et modifications électroniques de la voix) avec Michelle Kasprzak (alias VJ Faux Amie). La soirée de fermeture au Cabaret Juste pour rire promet également d’être haute en couleurs.
Pour plus d’informations et pour la programmation: www.htmlles.net.
Jusqu’au 21 mai
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