Fabrique d’illusions : Insaisissable vérité
Dans l’antre de l’Atelier Presse Papier, des dizaines de petits personnages, isolés dans leur refuge de bois, ont la tête plongée dans leurs rêves. Chacun nourrit des ambitions différentes. Certains souhaitent la beauté, d’autres se perdent dans les nuages… Ces figurines, des "sculptures" d’argile, sont les créations de l’artiste trifluvienne Louise-Hélène Mathon qui, au terme de recherches et de réflexions philosophiques, exprime sa vision personnelle de l’illusion.
La vie humaine est pimentée de non-vérités considérées comme véridiques. Parfois, celles-ci agissent de façon positive sur le cours de notre existence: elles donnent de l’espoir, permettent de continuer à avancer sereinement dans la vie. Mais il arrive qu’elles deviennent aussi un piège, qu’elles empêchent de voir le monde tel qu’il est. Dans sa production, la bachelière en arts plastiques de l’UQTR a imaginé autant des modèles influencés correctement par leurs illusions que le contraire. Écoutant son intuition, elle a placé ses personnages dans des atmosphères qui leur correspondaient. Ces ambiances ont été réalisées à l’intérieur d’une boîte en bois. Elles consistent en des sérigraphies aux couleurs et aux motifs divers. Prolifique, Louise-Hélène Mathon admet avoir récupéré d’anciens travaux, à son avis moins réussis, pour tapisser le fond de ses boîtiers. Une pensée philosophique, gravée sur le coffre, complète chaque œuvre. La lecture de celle-ci est ainsi orientée.
L’artiste, membre de Presse Papier, n’aime pas se cantonner dans un genre en particulier. C’est pourquoi elle explore plus d’un moyen d’expression. Outre ses mystérieuses têtes d’argile, qui mettent à l’avant-plan la fragilité de l’existence humaine, elle a produit une suite de sérigraphies pour son exposition Fabrique d’illusions. Selon l’interprétation du spectateur, ces dernières suggèrent l’idée d’une mer ou d’un ciel. Illusion, quand tu nous tiens!
Jusqu’au 19 juin
À l’Atelier Presse Papier
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