Champ Libre : Chinoiseries électroniques
Arts visuels

Champ Libre : Chinoiseries électroniques

Champ Libre nous dépayse à nouveau et cette fois, c’est dans le Quartier chinois que ça se passe. Pour cinq jours seulement.

Si vous y marchez par hasard, vous remarquerez qu’il y a quelque chose de sensiblement différent. C’est sur la place Sun Yat-Sen que Champ Libre a choisi de poser Terre Nomade / Nomad’s Land, intervention architecturale et vidéo in situ.

PLACE SUN YAT-SEN

Portant le nom de celui qui est passé à l’histoire sous le nom du Tigre de papier, la place a été conçue et aménagée par le collectif d’architectes montréalais MEDIUM. Cet événement est beaucoup plus petit que ce à quoi Champ Libre nous a habitués avec ses MIAVEM. Il s’agit d’un voyage immersif, né des regards conjugués de six artistes. Ils sont québécois d’origine asiatique, ou alors ils ont réfléchi, à travers leur pratique, sur l’idée de l’Orient. On y propose une scénographie où l’image vidéo et le son appellent une réflexion et un dialogue sur l’architecture de la place et son ancrage urbain, à travers des œuvres qui explorent différents domaines des arts électroniques.

LES ARTISTES, LES OUVRES

Le jour, il faut traverser l’écran de billes brillantes et colorées suspendues pour l’occasion autour de la galerie du temple pour accéder aux œuvres vidéo sur moniteurs LCD. À la nuit tombée, on peut y voir des projections extérieures et des dispositifs lumineux qui jettent sur les murs les silhouettes en ombres chinoises des passants. Ce faisant, les spectateurs sont amenés à faire l’expérience de ce lieu de manière complètement nouvelle.

Mitchell Akiyama présente En mauvaise herbe, création méditative musico-vidéo-sonore s’inspirant de la force vitale et sauvage de la nature qui se déploie dans nos environnements urbanisés. Robert Cahen présente Hong Kong Song, excursion en images composites à la recherche de l’identité sonore de cette mégalopole, où se mélangent la Chine nouvelle et la Chine ancienne. Chinatown 52 d’Éric Filion est un projet de photo numérique ayant comme ancrage l’architecture et le mode de vie du Quartier chinois de Montréal. Par la prise photographique d’un sujet spécifique, sept images sont produites chaque semaine pendant une année.

Joanne Lam a développé dans Suspended une recherche axée sur l’identité et ses interstices, les "entre-deux". À la jonction de l’architecture, de l’art et de la littérature, elle joue sur les frontières visibles et invisibles de notre environnement construit. Tournée au Japon, l’œuvre Tokyo Maigo de Francis Leclerc nous plonge dans un périple nocturne: par des jeux d’optique, la capitale nippone se transforme en cité futuriste. Le travail artistique de Joyce Ryckman se situe aux limites de la photographie, de la vidéo et de l’installation. Principalement inspiré par l’idée de l’espace-temps, Drawing the String est une série d’images photographiques prises pendant une démonstration de kyudo au centre-ville de Montréal, donnant naissance à une nouvelle histoire en superposition.

Champ Libre est un organisme artistique poursuivant une démarche de création et de diffusion mettant en relation l’architecture, l’espace public et les arts technologiques. Pour François Cormier et Céline Martin, à la fois commissaires et directeurs artistiques, le défi n’est surtout pas de faire un spectacle multimédia. "Poser un regard, me disaient-ils, c’est s’approprier l’espace, provoquer une rencontre; mais encore faut-il prendre le temps…" Il s’agit donc de transformer l’espace d’un lieu connu, prégnant, possédant déjà sa propre autonomie. "Avec la technologie, on peut faire tout et n’importe quoi… Terre Nomade / Nomad’s Land n’est pas une ode à la machine! Ce que nous voulons, c’est faire en sorte que les spectateurs découvrent une nouvelle manière de voir les lieux qu’ils connaissent déjà." www.champlibre.com

Jusqu’au 19 juin, de midi à 23 h
À la place Sun Yat-Sen

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