Vies sacrifiées : Des singes et des hommes
Arts visuels

Vies sacrifiées : Des singes et des hommes

L’exposition Vies sacrifiées est de retour au Centre d’art, artisanat et antiquités Les Trésors de la grange avec ses toiles uniques peintes par des chimpanzés de laboratoire.

Alliée des animaux, la propriétaire de la vieille grange située sur le chemin des Pères à Magog a été profondément touchée par le sort de ces grands singes utilisés comme cobayes dans les recherches sur l’hépatite C et le sida. "Les chercheurs affirment que les chimpanzés et nous avons une similarité génétique de plus de 99 %. Ils sont comme des enfants de cinq ans, dans leurs sentiments et leur compréhension de ce qui les entoure, mais ils sont gardés en captivité dans des cages minuscules. Ils subissent des traitements inhumains. Les gens ne savent pas ça", raconte Madeleine Bertrand.

C’est pour sensibiliser la population à cette réalité qu’elle réserve, jusqu’au 17 juillet, une section de sa galerie d’art aux peintures réalisées par les protégés de la Fondation FAUNA, un organisme de Carignan qui offre un refuge aux animaux d’élevage et de zoo victimes de mauvais traitements et aux chimpanzés de laboratoire de recherche biomédicale "à la retraite". L’exposition comprend aussi des clichés du photographe Frank Noelker. "Ces photos montrent bien leur traumatisme. Ils ont une telle douleur dans le regard…" Des fiches explicatives racontent enfin les histoires d’horreur vécues par ces artistes hors du commun.

ARTISANS ET ARTISTES LOCAUX

Le bien-être des animaux n’est pas la seule cause qui retient l’attention de Madeleine Bertrand. Depuis 10 ans déjà, le Centre d’art, artisanat et antiquités Les Trésors de la grange permet à des artistes et artisans des Cantons-de-l’Est de se faire connaître du public. La femme d’affaires a confié à sa grande amie Françoise T. Lavoie la gestion de cet organisme sans but lucratif. "C’est la meilleure organisatrice que je connais. Elle connaît tous les artistes de la région."

Ces derniers bénéficient ainsi d’un lieu magnifique pour exposer leurs réalisations. Le bâtiment datant de 1865, dont le toit de tôle crépite joyeusement lorsque le soleil plombe, recèle des aquarelles, peintures à l’huile et produits faits à la main par des gens de chez nous. L’éventail des œuvres est plutôt classique – représentations de paysages, natures mortes – mais leur qualité est indéniable. "On veut des belles choses alors on prend soin de choisir nos exposants. Tout ça s’est développé très rapidement. Maintenant, on est parfois obligées de refuser des demandes." Parmi les peintres dont les toiles ornent les murs de la grange, notons Gilles Rousseau, Lucie Fortier, Jean Noël Fortin et Caroline Fiset, qui signe les seuls tableaux d’art abstrait de la galerie.

Du côté des artisans, quelques œuvres retiennent particulièrement l’attention: les canards réalisés avec des roches et dont la tête est sculptée dans le bois ainsi que les produits de l’autruche confectionnés par une dame de Stoke, Suzie O’Brien, qui s’est lancée dans l’élevage de ces curieux oiseaux et qui récupère leurs œufs et leurs plumes pour en faire des objets décoratifs, des plumeaux ou des barrettes. Les peintures sur ardoise de Sandra Picken Roberts, vendues notamment à Lise Thibault, lieutenant-gouverneur du Québec, valent aussi le coup d’œil. Les artisans sont tour à tour sur place pour présenter leurs produits. Et certaines fins de semaine de l’été, des artistes peignent des toiles devant les visiteurs dans le cadre d’encans silencieux au profit d’une cause humanitaire.

Vies sacrifiées
Jusqu’au 17 juillet
Aux Trésors de la grange

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