Savoureuses Céramiques: de l’art et des tables : Le plus vieux métier du monde
L’exposition Savoureuses Céramiques: de l’art et des tables regroupe les pièces de céramique de sept artisans de haut calibre. Art et artisanat.
Nathalie Côté
Photo : Jean Longpré
Le Centre Materia, ouvert depuis quelques années au centre-ville, présente toujours des expositions qui servent les artistes et leurs œuvres. Le centre d’exposition recevait d’ailleurs cette année même le Prix du développement culturel (ou Prix François-Samson) de la Ville de Québec. C’est chez Materia qu’on a découvert, l’an dernier, la céramique loufoque de Maurice Savoie, récipiendaire du Prix Borduas 2004, attribué cette fois à un artisan. Comparées aux céramiques de Maurice Savoie, celles qui sont exposées actuellement chez Materia paraissent bien sages. Ce sont cependant de très belles pièces. Les connaisseurs vous le diraient probablement aussi. Cette exposition offre une occasion de tenter de voir ce qui lie l’art et l’artisanat. Ce qui les unit, où ils se perdent. Objet utilitaire, la céramique n’en est pas moins souvent le lieu de jeux entre formes et fonctions. Si l’art commence là où il y a de la poésie, on pourra en trouver dans les formes des vases du duo Goyer-Bonneau. Denise Goyer et Alain Bonneau travaillent ensemble depuis 1975 et leur production a une diffusion internationale. Le musée d’art moderne de San Francisco a acquis leurs pièces.
De la poésie, on peut aussi en trouver dans la picturalité des morceaux de Gilbert Poissant, qui pratique la céramique depuis 25 ans. Poissant a également réalisé plusieurs œuvres d’intégration à l’architecture et sa feuille de route reste impressionnante. De la poésie, on peut en trouver dans l’élégance brute des terres cuites au raku de Janine Parent. On pourrait en trouver dans la vivacité des couleurs de celles de Frédérique Bonmatin, voire dans la virtuosité des porcelaines de Koen de Winter. L’artiste belge a notamment des œuvres dans la collection du musée d’art moderne de New York. La céramique a ses contraintes et demande un savoir-faire, du métier, un travail rigoureux et long; c’est aussi à cela que l’on songe en voyant ces pièces. Si l’art commence là où il y a poésie, il nous semble cependant que la poésie a horreur des certitudes, qu’elle s’expérimente sur des terrains vagues et déplace les frontières du connu pour plonger dans de nouvelles expériences. Ce qu’on trouve dans les œuvres de céramique exposées actuellement chez Materia concerne davantage la plénitude de la forme, l’expression d’un style et de l’accomplissement de créateurs qui pratiquent un métier ancien imposant le plus grand respect.
Jusqu’au 21 août
Au Centre Materia
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BLOC-NOTES
Il faudra aller bientôt à la Biennale du lin de Portneuf pour voir le volet Arts visuels contemporains de cet événement qui traite de textile, de mode et de patrimoine. Il faudra y aller pour voir la sélection de l’artiste Carole Baillargeon, qui agit en tant que commissaire. Il faut y aller pour voir l’œuvre que présentera Giorgia Volpe, la proposition d’Odette Théberge ainsi que celles des 14 artistes de Belgique, de Finlande, de France et du Québec.