Biennale internationale du lin : L'art est partout
Arts visuels

Biennale internationale du lin : L’art est partout

La Biennale internationale du lin de Portneuf touche à tout. Art, histoire et culture au cœur de Deschambault.

Le lieu est superbe. C’est un des plus beaux villages du Québec. À mi-chemin entre Trois-Rivières et Québec, perché sur le cap Lauzon, le site de Deschambault est exceptionnel. On y compte neuf bâtiments classés monuments historiques, une maison sur deux est centenaire; la vue sur le Saint-Laurent est imprenable. Ce n’est pas tout. S’y tient dorénavant une biennale internationale sur le lin, qui vise notamment à en faire connaître la culture ancestrale. Cette biennale propose, pour sa première édition, en plus des activités gravitant autour du design, de la mode et des métiers d’art, une programmation en art actuel. Le pari est audacieux et ce premier cru intègre avec bonheur l’art contemporain au patrimoine, le fait sortir des lieux de diffusion habituels. C’est l’artiste Carole Baillargeon qui a sélectionné les 14 artistes qui actualisent, chacune à leur façon, les pratiques des arts textiles.

Le Vieux Couvent est l’hôte d’une exposition collective d’œuvres touchant le lin. Betty Boulez Cuykx, Yolande Dupuis, Marie-Thérèse Herbin, Raija Jokinen, Isabelle Lemelin, Françoise Micoud et Edmonde Poirier McConnelle y exposent des œuvres savantes conçues selon leurs techniques respectives. Dans l’église Saint-Joseph-de-Desambault, l’effet est plus spectaculaire. Odette Théberge a peint sur des bannières de lin ses motifs végétaux de prédilection, Chantal Simard occupe l’escalier de la tour nord avec audace et la sculpture suspendue de l’artiste belge Arlette Vermeiren vibre depuis l’espace du jubé. Ces œuvres contemporaines sont aussi un excellent prétexte pour apprécier les sculptures anciennes in situ de trois sculpteurs importants du XIXe siècle, celles de Louis Jobin, et celles de François et Thomas Baillargé, respectivement sculpteur et architecte ayant construit l’église en 1835. Montrant que l’art peut aussi être une pratique collective, Giorgia Volpe a animé, dans la sacristie des sœurs, pendant le mois de juillet, un projet relationnel très touchant pendant lequel les gens de passage et ceux du village étaient invités à broder des textes sur des draps blancs, puisant dans leurs souvenirs, établissant des liens entre le passé et le présent.

Trois artistes sont aussi intervenues avec des œuvres éphémères sur le cap Lauzon, travaillant à partir de lin semé au printemps et nous donnant ainsi l’occasion d’apprécier cette belle plante. L’artiste finlandaise Kaarina Kellomäki a tressé, noué et façonné le lin à même le sol. La Française Marie-Christine Goussé a construit un abri dont les voiles blancs entourent un carré de lin. La présence des arts visuels permet non seulement d’envisager ce lieu et sa richesse historique d’une manière peu conventionnelle, elle nous introduit aussi à l’importance de la culture ancestrale du lin et nous ouvre à l’actualité économique de la région, où l’on envisage à nouveau la culture du lin. Un colloque réunissant des agriculteurs aura d’ailleurs lieu en septembre à ce sujet. Ainsi, de la production d’objets à la création d’art éphémère, toutes ces œuvres ont en commun de montrer à quel point, quand il s’agit d’art textile – comme le soulignait fort à propos Carole Baillargeon -, le temps est aussi un matériau… Le samedi 6 août prochain à compter de 15 h, une fête, le momentum de la biennale, se déroulera sur le cap Lauzon en face de l’église, alors que l’artiste montréalaise Karen Trask fera une performance. Des œuvres actuelles empruntant différentes voies, de l’art ancien, du patrimoine architectural, la beauté des paysages, de l’air pur: on est comblé!

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BLOC-NOTES

LE DRÔLE DE FESTIVAL DE THÉÂTRE DE RUE DE SHAWINIGAN

Ce n’est pas un festival comme les autres. Il se passe un je-ne-sais-quoi à Shawinigan. Cette année, l’installation-spectacle se déroule sous le thème de la "ville corporelle". Pendant trois jours et trois nuits, artistes du cirque, de la danse, de la musique, des arts visuels et de la pyrotechnie occupent la ville en lui donnant des allures de cabaret à ciel ouvert. Si les artistes sortent dans la rue, le public le fait aussi. Pendant les trois jours, quelque 80 000 personnes y passent. Cette année, 150 artistes se produiront. Les 29, 30 et 31 juillet sur la 5e Rue entre 19 h et 23 h aura lieu un grand spectacle loufoque, sans scène, ni estrade.

CARAC’TERRE

L’Association des céramistes de Québec présente une expo-vente sous chapiteau au Marché du Vieux-Port, jusqu’au 7 août. Plus de 30 céramistes exposent. Des céramistes seront sur place et feront des démonstrations de tournage, de façonnage et de cuisson raku. Une autre bonne raison d’aller au Marché…