La Chasse au papillon : Le visage des papillons
Dans La Chasse au papillon, l’artiste Marie-Kim Lavigne part à la recherche de la beauté qui s’exprime à travers les formes et les couleurs.
Le quotidien pullule d’écrans de toutes sortes: téléviseurs, panneaux publicitaires, ordinateurs… Aujourd’hui, il s’avère quasi impossible de balayer l’horizon du regard sans en croiser un. Depuis toujours, Marie-Kim Lavigne, diplômée au baccalauréat en arts plastiques de l’UQTR, entretient avec ces objets une relation particulière. C’est pourquoi la jeune femme de 25 ans, fascinée par leur pouvoir d’attraction, a senti le besoin de les incorporer dans sa démarche artistique pour faire l’éloge du beau. Un désir qui s’est imposé de lui-même. En effet, il n’a suffi que d’un simple cliché pour que La Chasse au papillon, qui constitue le volet création de sa maîtrise, prenne vie.
L’exposition réunit une vingtaine d’images placées dans des boîtes lumineuses. Quelque 600 photographies numériques ont néanmoins servi de base au projet. Pendant deux ans, Marie-Kim Lavigne a croqué sur le vif des instants de sa vie, plus exactement des parcelles de son visage. La prise de photos se faisait toujours de façon ludique. Partout où elle allait, la passionnée trimballait son appareil. Si elle jumelait l’utile à l’agréable, elle travaillait toujours avec sérieux. Il n’y avait pas de place pour le hasard, souligne-t-elle.
Pourquoi La Chasse au papillon? "J’ai pris conscience du fait que j’avais une certaine quantité de photographies de mon visage et j’ai eu envie d’en faire une collection. Et j’établissais une similarité entre la collecte entomologique et mon travail parce que ce que j’aime dans mes photographies, ce n’est pas de me voir, "moi", c’est de voir les couleurs et les formes qui se rencontrent, la texture, la lumière", explique-t-elle.
Lors de la création de ses œuvres, Marie-Kim Lavigne en a profité pour réfléchir sur le superficiel, mais surtout, elle s’est penchée sur la notion d’autoportrait. Selon elle, son exposition ne constitue pas l’aboutissement d’un tel exercice. "Dans ma tête, l’autoportrait, c’est prenant. Si je fais un autoportrait un jour, je vais essayer de mettre toute mon intériorité sur la photo, ou sur la toile. Quand je fais ça, je suis à la quête d’images, de beaux morceaux d’image. On me disait: "Mais là, il faut que tu réfléchisses sur l’autoportrait." L’autoportrait, par définition, c’est quelqu’un qui se prend comme modèle. Je pense que c’est à partir de là que j’ai commencé à comprendre que j’ai une conception beaucoup moins psychologisante de l’autoportrait. Ce que je veux qu’on regarde de mes œuvres, ce sont les formes et la surface", répète-t-elle, les yeux remplis d’étoiles.
Jusqu’au 9 septembre
À la Galerie d’art R3
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