Jean Paul Riopelle : Un oiseau rare à Magog
Arts visuels

Jean Paul Riopelle : Un oiseau rare à Magog

Des œuvres originales de Jean Paul Riopelle, l’un des plus illustres et talentueux peintres québécois, sont hébergées à la Galerie Courtemanche de Magog.

Exécutées dans les années 1980, Envolée d’oies et Lapis lazuli ne figurent pas parmi les plus cotées de l’artiste, mais elles sont néanmoins impressionnantes de génie. "Il y a des gens qui m’avouent ne pas avoir dormi de la nuit après avoir vu ces tableaux. D’autres me disent qu’ils ont senti leurs jambes devenir molles", confie le propriétaire de la galerie, Marcel Courtemanche. Ce dernier a toutefois mis quelque temps avant de réellement apprécier le travail de Riopelle. "Au début, je ne voyais que des taches grises, noires et blanches lancées sur la toile, raconte-t-il en faisant référence à Envolée d’oies. Mais un jour, je me suis installé de biais et je l’ai longuement regardée. Je me suis aperçu que l’on discerne très bien les battures, le fleuve et les montagnes à l’arrière-plan. Je suis allé à la chasse aux oies et c’est exactement ce que l’on voit lorsqu’elles s’envolent et que le soleil se reflète sur leurs dos et leurs ailes."

Malgré le thème récurrent des oies, le tableau Lapis lazuli, du nom d’une pierre d’un bleu profond, est très différent du premier. Riopelle a notamment utilisé la technique de l’impression négative (pochoir) pour réaliser ses fascinants oiseaux migrateurs. "On dirait presque qu’il a pris des oiseaux morts, qu’il les a mis sur la toile et qu’il a peint par-dessus, pour ensuite les retirer." Les deux œuvres originales, mises en consigne à la Galerie Courtemanche par un collectionneur de Montréal, sont à vendre pour quelques 30 000 $ chacune. Les – nombreuses! – personnes qui ne disposent pas du budget nécessaire pour en faire l’acquisition doivent se hâter d’aller les admirer. En effet, elles devraient être temporairement remisées, ainsi qu’une dizaine de lithographies, à la mi-septembre. "Je vais essayer de leur réserver une petite pièce, mais je ne suis pas certain d’avoir assez d’espace."

La Galerie Courtemanche attire par ailleurs les visiteurs grâce à une impressionnante diversité de peintures et de dessins de Normand Hudon, dont l’atelier était situé à Hatley dans les Cantons-de-l’Est. "Après sa mort en 1997, madame Hudon m’a donné l’exclusivité de la vente de ses tableaux. C’est ce qui a fait connaître la galerie. Lorsque je mets un Hudon dans la vitrine, ça fait entrer les gens", affirme le propriétaire. Selon lui, l’œuvre de celui qui a été caricaturiste pour La Presse et Le Devoir, entre autres, est souvent méconnue. "La majorité ne pense qu’aux tableaux illustrant les sœurs ou les curés, mais son œuvre est beaucoup plus vaste. J’ai eu la chance de fouiller dans ses coffres. C’est incroyable le nombre de dessins qu’il a faits."

Fils du portraitiste Robert Courtemanche, Marcel Courtemanche a débuté comme marchand d’art un peu par hasard. Avant d’être scindée en deux entités distinctes, son entreprise était exclusivement destinée à l’encadrement et à la photographie. "C’est en encadrant les toiles d’artistes que j’ai eu l’idée d’en réunir et de les exposer." Il travaille actuellement à la préparation d’une exposition collective dont le vernissage aura lieu le 18 septembre. Quelque 200 œuvres de 6 peintres – Yvon Breton, André Van Melle, Luigi Tiengo, Virginia Cope, Alexi-Martin Courtemanche et France Cadorette – seront exposées sur les murs de la maison, voisine du Liquor Store.

Galerie Courtemanche
250, rue Principale Ouest
Magog
(819) 843-2834