À surveiller en Arts visuels
Emmanuelle Léonard a capté des gardiens de sécurité et des policiers au moment où, dans leur travail, ils se laissent aller à quelques jeux de regard… Les photos de cette artiste, dans la jeune trentaine, font partie de l’exposition Territoires urbains présentée au Musée d’art contemporain dès le 7 octobre. Léonard semblait être une digne héritière du travail photographique documentaire de Pierre Gaudard, braquant son regard et son objectif sur les travailleurs, par exemple ceux qui bossent dans les manufactures ou les usines d’automobiles. Mais elle poursuit sa recherche visuelle et ses portraits des gens au travail avec un brin d’humour caustique et arrive ainsi à pervertir les images publiques de l’autorité. (N. Mavrikakis)
DIANE BORSATO réalise des "interventions discrètes", des "expériences privées et excentriques". Voilà comment se décrit celle qui peut tenter d’avaler ou de mettre dans sa bouche des objets tels que ce paon empaillé. C’est que Borsato prend les expressions au pied de la lettre… Quand on lui parle du bon goût de certains objets, elle vérifie simplement si cela est vrai!
Ses performances-photos, qui allient texte et image, furent un franc succès à la Galerie TPW de Toronto l’an dernier et seront reprises dans le cadre du Mois de la photo 2005, à l’Espace Occurrence (du 10 septembre au 15 octobre). (N. Mavrikakis)
ANDREA SZILASI
Dans son premier solo à la Galerie Joyce Yahouda (du 8 octobre au 5 novembre), la photographe Andrea Szilasi montrera des petits formats intimes, des Portraits. Mais elle ne mettra pas en scène elle-même ou son amoureux, comme elle l’a fait à plusieurs reprises dans le passé. Elle proposera plutôt des images trouvées dans des livres ou des revues, qu’elle découpe en juliennes, en fines lamelles, puis recolle astucieusement pour leur donner des allures de collages surréalistes. Cela s’apparente aux images tramées qu’elle avait montrées, entre autres, à la Galerie Circa il y a quelques années. Mais dans toutes ses diverses manières, Szilasi poursuit toujours les mêmes idées: à travers les effets de miroir, les jeux sophistiqués de composition, les images recomposées, elle nous dit comment il n’y a, même en photo, jamais de copie réaliste du réel, mais toujours fabrication de celui-ci. (N. Mavrikakis)