Villes anciennes/Art nouveau : Transatlantique
Villes anciennes/Art nouveau permet de voir les œuvres d’artistes de Pologne à Québec. À la Chambre blanche, à l’OEil de poisson, chez Vu sont parsemés çà et là un peu de peinture, un peu de photo, un peu de vidéo.
Villes anciennes/Art nouveau
, c’est la suite d’un échange organisé par le Lieu, auquel se sont joints trois centres d’artistes de Québec. Lors de la première partie de l’échange, des artistes de Québec ont exposé à Cracovie, entre autres Murielle Dupuis-Larose, Doyon-Rivest et François Lamontagne; d’autres y ont fait des performances, l’organisateur de l’événement notamment, Richard Martel, artiste de l’art-action. Pendant ce second volet à Québec, des artistes polonais ont fait une série des performances, fort intéressantes d’ailleurs. On ne saurait cependant être aussi convaincu des propositions plastiques que les artistes présentent en galerie. Ce ne sont vraiment pas les expositions du siècle. La Chambre blanche, Vu et l’OEil de poisson nous ont habitués à des expositions d’une autre envergure et nos attentes sont grandes! Vérifiez par vous-mêmes: vous y verrez peu de recherches formelles achevées, mais différents médiums au service de l’expression de chacun, beaucoup d’œuvres à caractère politique (féministe, sociale). Ce qui est rare et notable, voire fort intéressant. À la Chambre blanche, un sympathique jeu vidéo (qu’on peut consulter en ligne) nous invite à abattre des spermatozoïdes qui veulent entrer dans l’ovule (voilà pour l’art féministe). À l’OEil de poisson, notamment, des tableaux traitent de la guerre en Irak. Chez Vu, Barbara Maron, une des artistes qui s’en tire le mieux en occupant à elle seule une des deux galeries du centre, propose une série de portraits traitant de la physionomie et des associations racistes entre traits physiques et psychologiques. Elle présente aussi une sympathique galerie de photographies d’idoles contemporaines en duo avec des reproductions de sculptures grecques, romaines ou égyptiennes.
Le choix des œuvres et des artistes, fait par un commissaire polonais et sur lequel les centres de Québec n’ont eu aucun contrôle, est fort probablement discutable. À la rescousse des œuvres, l’expertise remarquable de mise en espace qu’ont développée les centres d’artistes au fil du temps. Ainsi, le travail des artistes est parfaitement mis en valeur. Mais encore, ces expositions sont aussi une superbe occasion de préciser nos attentes quand il s’agit d’art visuel, de penser notre conception de l’art envisagé d’abord comme une chose qui se donne par sa forme. L’art comme lieu d’une recherche formelle, comme lieu d’une réflexion sur le médium, qu’il soit question de vidéo, de peinture ou d’autre chose. L’art aussi comme un choc visuel, une émotion esthétique, une déroute provoquée par l’audace: l’art comme exploration des limites de l’admissible et du connu. L’art qui interpelle par sa seule présence. Et, pourquoi pas, l’art pour l’art. Réalisées avec des moyens modestes, de dimensions convenant aux aléas du voyage, ces œuvres, présentées dans les centres d’artistes, sont somme toute assez conventionnelles. En fait, le volet fort de la présence des Polonais aura été la performance, spécialité du Lieu, où seront aussi exposées des œuvres jusqu’au 2 octobre. L’intensité et la diversité des performances des artistes polonais, présentées au Lieu et à l’Îlot Fleurie, témoignent en effet de l’intérêt de ces artistes pour l’art-action. Pour l’heure, ce qu’on retient de leur passage à Québec, c’est l’aspect assez marginal de leurs propositions, hors des modes et des grands courants de l’art contemporain. Et cela donne aussi une idée de la production de certains artistes de Cracovie. Et pourquoi pas – et c’est déjà beaucoup -, cela permet de préciser encore un peu plus nos goûts en matière d’art…
Jusqu’au 2 octobre
En différents lieux
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Bloc-notes
CHEZ ROUJE
Vernissage de l’exposition des tableaux récents de Félix Leblanc et de Thierry Arcand-Bossé ce jeudi 8 septembre à 17 h. Les expositions chez Rouje attirent toujours beaucoup de monde et c’est tant mieux. Cependant, il faut que quelqu’un le dise, le montage des œuvres est souvent décevant, altérant parfois même l’appréciation du travail des artistes. Le montage de la dernière exposition des tableaux de Pierre Otis, surchargé, ne faisait pas exception. Reste à voir ce qu’on nous réserve pour cette prochaine saison…
DES VALEURS SÛRES?
Ce sont les tout derniers jours pour voir les œuvres de Camille Claudel et Auguste Rodin au Musée national des beaux-arts du Québec. L’exposition a accueilli un nombre important de visiteurs. Pour les retardataires, sachez que le Musée ouvre exceptionnellement ses portes jusqu’à 21 h encore, ce vendredi soir. Jusqu’au 11 septembre.