Louis-Pierre Bougie : Par-delà la clameur
Arts visuels

Louis-Pierre Bougie : Par-delà la clameur

Louis-Pierre Bougie fait partie de ces artistes dont le travail dit et réitère sans cesse: "Il ne pourrait pas en être autrement. C’est à prendre ou à laisser!" À voir chez Madeleine  Lacerte.

C’est par-delà les modes et les courants que se situe l’œuvre de Louis-Pierre Bougie. Depuis presque 40 ans – l’artiste est né en 1949 -, Louis-Pierre Bougie a développé une signature qui se reconnaît entre mille. Au centre de son œuvre se retrouve toujours la figure humaine. Des personnages pensifs vivant entre le monde réel et onirique, entourés d’oiseaux et de plantes; des figures vivant dans un monde fait de crayons, d’encres et de papier. Ses œuvres invitent, comme l’écrivait Michel van Schendel, à un "vagabondage intérieur".

Artiste d’atelier et praticien remarquable, Louis-Pierre Bougie est connu et reconnu dans le milieu de l’art québécois pour son travail de gravure exceptionnel, pour sa production abondante, soutenus depuis des années par un cercle de collectionneurs et, à sa suite, de fidèles admirateurs. Il a travaillé dans des ateliers de gravure en France, en Pologne et aux États-Unis. Ses œuvres sont régulièrement exposées. Cet artiste est également reconnu pour sa contribution au rayonnement de la gravure québécoise à l’étranger et il est apprécié par les spécialistes pour sa façon toute particulière de pratiquer l’estampe, superposant souvent la gravure à même ses dessins et collages.

Louis-Pierre Bougie est une référence en matière d’estampe. Et les œuvres exposées chez Lacerte le confirment. L’exposition regroupe une vingtaine de dessins ainsi que quelques œuvres extraites des 25 impressions constituant le plus récent livre d’artiste qu’il a réalisé. Intitulé Le Jardin, il regroupe un ensemble d’eaux-fortes et des poèmes de François-Xavier Marange. C’est un superbe boîtier comprenant des estampes exemplaires à plusieurs égards. Elles sont assez impressionnantes. Les encrages pourraient sans doute être considérés comme des références en la matière. Ces eaux-fortes sont en cela presque classiques. Quant aux dessins, ils sont tout à fait dans l’esprit de son œuvre passée. À la fois sombres et lumineux, avec une forte présence de l’architecture, évoquée par les collages de bandes de papier. Ses œuvres sont toujours porteuses des mêmes interrogations existentielles. Dans les dessins, dans les collages, dans les gravures, on peut suivre les péripéties de personnages dialoguant à la surface des œuvres. On pense parfois, en voyant ses compositions, qu’elles se rapprochent de certaines illustrations, alors que ce sont peut-être les illustrations qui leur ressemblent. Fidèle à lui-même, Louis-Pierre Bougie a le grand avantage de posséder des années de savoir et de pratique, que l’on reconnaît dans la qualité de chacune de ses œuvres. Vernissage en présence de l’artiste, le 17 septembre entre 14 h et 17 h.

Absence de bruit de Louis-Pierre Bougie
Jusqu’au 9 octobre
À la Galerie Madeleine Lacerte
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BLOC-NOTES

The Pilgrims

C’est le nom donné à un ensemble de sculptures qu’expose Kathleen Verret à la Galerie des arts visuels. Ces "pèlerins", ce sont des bois sculptés, des formes verticales enduites de couleur. Des figures solitaires ou en duo, une forêt de tilleuls gorgés de pigments. Des sculptures qui interrogent, comme on peut le lire dans le communiqué, "ce dont on peut faire l’expérience, ce qui s’ouvre aux sens". C’est attendu parce que c’est de la sculpture et parce qu’on n’en voit pas assez souvent! L’inauguration a lieu le jeudi 15 septembre à 17 h en présence de l’artiste. L’exposition se poursuit jusqu’au 19 septembre. En 2006, Kathleen Verret présentera deux solos à Montréal: The Pilgrims prendra l’affiche à l’Usine C (du 12 janvier au 5 février) et Dialogue incarné, d’abord présenté chez Rouje au printemps dernier, sera exposé au GESÙ (du 18 janvier au 8 mars). Puis, la Galerie d’art L’Union-Vie de Drummondville accueillera son travail en mai 2006.

Les Passeurs de mémoire

Cette expo regroupe la production de quatre artistes québécois et français réalisée lors d’une résidence à la Maison des métiers d’art de Québec en janvier 2005. C’est une première, et la tenue d’un séminaire pour "favoriser le développement d’un réseau d’hôtes de résidence au Québec et en France" témoigne d’un intérêt des plus sérieux de la Maison pour la résidence comme lieu propice à l’exploration. Materia poursuit son travail dans son créneau unique et essentiel, celui de présenter la production en métiers d’art de haut calibre. L’exposition continue jusqu’au 23 octobre.