AIRE : Prendre de l’AIRE
Cet automne, on peut découvrir le groupe AIRE à travers deux expositions captivantes: l’une à Bromptonville et l’autre à Saint-Isidore-de-Clifton.
Fondé il y a un an, le regroupement des artistes impliqués dans le respect de l’environnement (AIRE) est constitué de 12 artistes qui partagent les mêmes préoccupations et le même engagement envers l’avenir de la planète. Par des collages, des assemblages, de la peinture et de l’aquarelle, leurs œuvres témoignent de leurs actions et de leurs réflexions. "Pour eux, rien n’est encore perdu, tout est encore à espérer. Il suffit d’intervenir, en tant que créateur d’art et en tant que citoyen", souligne la commissaire de l’exposition, Ann-Janick Lépine.
L’exposition Nature détournée: passages obligés fait place à plusieurs œuvres coups-de-poing, qui atteignent le plexus tout en frappant l’imaginaire. Il suffit d’un regard pour saisir la valeur du travail de Normand Gladu, président du regroupement. L’artiste parcourt les bois et les bords de rivières où il recueille le matériel qui sert à la confection de ses tableaux. Tout y est minutieusement assemblé et collé pour créer des tableaux aux effets saisissants. Sur l’un, on distingue un papillon aux ailes faites de tôle froissée et de ressorts de matelas. Sur l’autre, un corps de femme semble émerger d’un amalgame de matériaux recyclés.
Jo Cooper propose aussi une œuvre conçue pour secouer les consciences. C’est pas piqué des verres est constitué d’une enfilade de verres "Déroule le rebord" provenant d’un fabricant de beignes. L’artiste a enfoui la longue enfilade de verres sous la terre, derrière une vitrine nous faisant réaliser nos bêtises de consommateurs endormis. Plusieurs œuvres restent en tête après la visite de cette exposition, chaudement recommandée. Surtout qu’elle est présentée dans l’environnement féerique de la Maison de la culture de Brompton, sise, rappelons-le, sur les abords de la rivière Saint-François.
SUBSTRATUM
Le regroupement possède aussi le Centre d’art Point de vue/Viewpoint à Saint-Isidore-de-Clifton, où il présente des expositions d’artistes ayant un intérêt marqué pour la nature. C’est le cas d’Hélène Gagnon, qui propose ces jours-ci son exposition Substratum. L’artiste pluridisciplinaire se plaît à toucher un même sujet avec différentes matières. "Même si les matériaux sont différents, tout se répond", observe-t-elle.
Dotée d’une formation en textile, Hélène Gagnon est retournée sur les bancs d’école pour étudier en art. Sa formation originale colore toutefois son œuvre. L’artiste tisse et tricote des arbres avec des fils de fer, conçoit des sculptures molles faites des toiles sur lesquelles elle peint. Les formes inusitées des sculptures s’apparentent aux formes colorées sur ses tableaux, présentant des pierres qui auraient été zoomées à l’extrême. De petites œuvres très mignonnes, dessinées à la machine à coudre, parsèment l’exposition et sont collées à certains tableaux. Hélène Gagnon dit travailler sur la dissemblance. Elle explore les possibilités d’interprétation et les façons de voir autrement.
Nature détournée: passage obligé?
Jusqu’au 9 octobre
À la Maison des arts et de la culture de Brompton
Substratum
Jusqu’au 30 octobre
Au Centre d’arts visuels Point de vue/Viewpoint