ESPACE VIRTUEL : Notes arts visuels
À la Galerie Espace virtuel, jusqu’au 16 octobre, on peut voir l’exposition Biblios de Guy Laramée. Son installation contient à la fois un autoportrait, une pièce de composition d’ébénisterie et ce qu’on pourrait appeler de la sculpture livresque. Son travail est celui d’un archéologue qui travaille le livre comme un matériau pour en faire surgir des fragments d’humanité. Il introduit son œuvre par une petite fable qui présente les Biblios, une civilisation ayant habité dans les livres. Les Biblios creusaient les mots pour les relier entre eux et les livres leur sont tombés sur la tête. Les Biblios moururent écrasés sous le poids de la connaissance. La réflexion de l’artiste porte sur l’érosion des cultures et donne souvent naissance à des formes architecturales que l’on retrouve autant dans son travail des encyclopédies que dans sa pièce de mobilier, qui s’intitule Autel domestique. Dans cette œuvre, un bureau de travail prend la forme d’un amphithéâtre, d’un lieu de représentation. Guy Laramée est aussi compositeur autodidacte, il a réalisé plusieurs œuvres musicales pour le cinéma et le théâtre. Par une quinzaine d’expositions en solo et cinq collectives, il s’est fait connaître autant en Europe et aux États-Unis qu’au Canada.
Humanité précaire, de Sophie Bélair-Clément |
Dans une autre salle, Sophie Bélair-Clément présente son exposition Habiter l’autre/Mesurer l’écart. L’artiste utilise le contraste entre des scènes que l’on pourrait dire naturelles – mariage, lutte, chirurgie, pêche, conservation – et l’ajout d’animaux naturalisés comme personnages. Par exemple, on peut y trouver une image illustrant le mariage d’un rongeur et d’une femme. L’artiste se questionne sur l’écart qui sépare les êtres; pour cette raison, chacune des représentations est agrémentée de formules mathématiques qui sont, elles, l’œuvre de Grégoire Martin, enseignant en mathématiques au Cégep de Jonquière, et qui tentent de mesurer des données qualitatives. "Alors, je détermine des variables afin de mesurer la proximité relative; la volonté, la distance réelle, la perméabilité et l’épaisseur des parois, le degré de narrativité de l’espace, par exemple", explique-t-elle. Son parcours l’a amenée à plusieurs endroits au Québec; elle en est à sa troisième exposition en solo, en plus des quatre autres qu’elle a présentées en collectif.