La guerre à l'art
Arts visuels

La guerre à l’art

Le collectif Histoire de guerre et Anne Lapierre: des artistes qui abordent le thème de la guerre de façons très différentes, de la dénonciation au message d’espoir.

LE COLLECTIF HISTOIRE DE GUERRE

Le collectif Histoire de guerre, c’est un regroupement de sept jeunes artistes de la région présentant leur première exposition, intitulée Point de suspension, à la Galerie d’art Viv’art, située au 35, rue Laval, à Gatineau, secteur Hull. Marc Adornato, Rebecca Gilman, Sean Hyatt, Marie-Pierre Kroetsch, Jean René, Krissy White et Michael White se sont donné pour mission d’interpréter les événements entourant les guerres de l’histoire récente et invitent le public à partager leurs visions afin d’engager un dialogue. Ils travaillent dans plusieurs disciplines telles que la vidéo, la sculpture, la musique, la peinture et la photographie.

Marc Adornato (www.adornato.com) est un vidéaste prolifique, diplômé du Nova Scotia College of Art and Design en 2001. Deux sujets le préoccupent plus particulièrement: la guerre et le clonage. Ses œuvres mettent ouvertement en question la politique étrangère et l’éthique entourant les avancées technologiques, avec une touche ludique. Par exemple, il présente une toile intitulée What’s it Worth?, composée de billets de banque. Le président d’une compagnie a signé un chèque de 2000 $ qu’Adornato s’est empressé d’encaisser en coupures de 100 $, 50 $ et 20 $. Il s’est alors appliqué à déchirer soigneusement les billets canadiens afin de réaliser un collage du drapeau américain, une toile pouvant représenter autant la domination économique de notre voisin du sud sur notre économie que la critique de la perte de souveraineté du Canada vis-à-vis des politiques américaines. Questionné quant à ses motivations, l’artiste répond que, bien qu’il soit d’une génération plus désensibilisée par rapport aux images portées par les médias, il n’a pu s’empêcher d’être profondément bouleversé lorsqu’il a aperçu les premières images des bombardements de Bagdad, soulevant de nombreuses questions quant à l’avenir de l’humanité.

RECYCL’ART 2005

Pin tranché de Anne Lapierre. Installation de type Land Art. OEuvre éphémère. Août 2005.

Dans la Petite-Nation, le Centre régional d’art contemporain de Montpellier (CRAC) organise un festival original intitulé Recycl’Art, qui met l’accent sur l’écologie en favorisant l’utilisation de matériaux recyclés. Le festival comporte deux volets, soit une exposition en galerie où sont présentées les œuvres d’une quarantaine d’artistes et un sentier de sculptures in situ réalisées par 14 artistes.

L’artiste Anne Lapierre propose Pin tranché, une œuvre in situ créée à partir de boîtes de munitions récupérées qui ont été utilisées lors de la Deuxième Guerre mondiale par les États-Unis. Souhaitant symboliser le berceau et les tranchées des guerres, l’artiste a creusé un fossé et construit une barricade composée de 36 boîtes assemblées les unes sur les autres. Un poème est pyrogravé: "Tronc tronçonné décime l’aiguille du temps. Terre éventrée, nombril de nos racines. Vrombit la guillotine." Anne Lapierre explique: "Nous nous soucions énormément de la surexploitation des ressources naturelles et de l’état actuel de la planète; ça nourrit notre travail de façon intrinsèque. Le respect de l’environnement est un des éléments fondamentaux du développement d’une culture de la paix, tout comme le respect des autres êtres vivants. […] Le double aspect dont nous nourrissons notre création est habité de nos expériences de vie, de nos réflexions, de nos questionnements, de nos préoccupations, de notre volonté de changement et de nos espoirs."

Point de suspension
Jusqu’au 14 octobre
À la Galerie Viv’art

Recycl’Art
Jusqu’au 16 octobre
Au Centre régional d’art contemporain de Montpellier
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