Les 7 doigts de la main : C’est aussi ça, le cirque
Ils se nomment Les 7 doigts de la main et ils ont inauguré la TOHU, la cité des arts du cirque l’année dernière à Montréal. Ils viennent maintenant nous visiter à Sherbrooke.
Les membres de la troupe ne se connaissaient pas réellement lorsqu’ils se sont rencontrés en 2002, avec en tête l’idée de créer une oeuvre circassienne. Bien sûr, ils se connaissaient de réputation, s’étaient croisés à l’École de cirque, dans les tournées du Cirque du Soleil, du Cirque Éloize ou encore dans les cabarets en Allemagne. Leurs expériences passées et leurs formations se rejoignaient, se complétaient. Ils avaient à peu près le même âge et ils étaient rendus là: monter leur propre spectacle et explorer des formes nouvelles. Bref, casser le moule et évoluer.
"Après une semaine d’échanges entre nous, dit Samuel Tétreault, se dégageait déjà fortement l’essence du projet: une volonté de faire quelque chose de plus intime, de plus personnel, et de démystifier les gens du cirque (car pour le spectateur, l’artiste est souvent présenté comme un demi-dieu). Nous voulions faire quelque chose d’ancré dans le quotidien." Enfant, Samuel rêvait de garder les buts dans la Ligue nationale de hockey, ou encore de participer aux Olympiques. Le jeune homme, qui a remporté plusieurs prix et distinctions dans les festivals d’Asie et d’Europe, ne nie pas l’importance de l’argent dans les choix de direction pour toute création de cirque, mais il insiste pour dire que le spectacle a d’abord été créé dans un désir d’épuration. "Nous voulions aller dans la simplicité et être plus proches de nous-mêmes. Nous avions envie d’explorer des choses que nous n’avions pas beaucoup faites: pour certains, il s’agissait de jouer de la musique sur scène, pour d’autres, d’approfondir le côté théâtral ou de travailler avec les nouveaux médias, avec la vidéo, d’utiliser nos voix, d’avoir des textes, de danser davantage. Finalement, de ramener ça à ce qui nous semblait l’essentiel des arts du cirque: l’être humain, le corps humain, les relations humaines."
QUITTER LE NID
Le paysage circassien québécois évoluant à un rythme ahurissant, Les 7 doigts peuvent maintenant s’assurer de bâtir un public, de tourner ailleurs au Canada et de se produire dans des lieux comme la Salle Maurice-O’Bready. La pérennité est envisageable: "Je pense que, tranquillement, on arrivera peut-être à avoir des oeuvres de répertoire pour le cirque comme on en a en danse et en théâtre." Pour ça, il faudra que ces oeuvres ne soient pas axées sur les gadgets qui, en plus de vieillir, sont inaccessibles financièrement pour la majorité des compagnies. "Sans le Cirque du Soleil, c’est clair, on ne serait pas là! Mais maintenant, il faut aussi voir les alternatives au lieu de toujours prendre les mêmes modèles."
Le 4 octobre à 20 h
À la salle Maurice-O’Bready
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