Pattern Fields : Art déco
Après avoir visité l’exposition Pattern Fields de Jeannie Thib, on ne perçoit plus la décoration de la même façon.
Les expositions intéressantes se multiplient cet automne dans les environs, et celle de la galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s n’échappe pas à cette vague. L’artiste torontoise Jeannie Thib y présente Pattern Fields, une sélection d’œuvres où elle se plaît à détourner des motifs décoratifs de leur "fonction" d’origine. Elle peut, par exemple, extraire un motif trouvé sur une nappe et le reproduire en plusieurs exemplaires avec un matériau totalement différent, comme du marbre ou du feutre. Elle dispose ensuite ces pièces en piles de hauteur variable. De loin, ces piles prennent l’apparence de montagnes ou de villes.
Détail de Divide. |
L’œuvre qui surprend dès qu’on entre dans la galerie, c’est Divide. Thib a divisé un motif ornemental en une multitude de parties, toutes différentes, qu’elle a grossies et taillées dans du velours. Au premier coup d’œil, l’installation, qui occupe le mur du fond de la galerie, semble peinte. Mais dès qu’on s’en approche, on constate que les motifs ont été épinglés sur le mur. Un peu comme les parties d’un animal qu’on aurait disséqué pour en faire l’étude. Une autre référence au corps se cache dans Sub Rosa et Cluster, deux sérigraphies sur panneau de bois, où des images de virus se sont infiltrées à travers les ornementations.
Qu’est-ce qui a amené l’artiste à s’intéresser à ce thème? "J’aime la qualité graphique des motifs et leur symétrie, répond-elle. J’aime aussi l’idée de les déconstruire." Elle fait remarquer qu’à l’origine, les motifs décoratifs ont été créés pour vaincre les différentes peurs qu’engendraient les murs dénudés. "Les motifs étaient beaux et rassurants, observe l’artiste. Mon travail ramène en quelque sorte l’anxiété d’origine."
Jusqu’au 12 novembre
À la galerie Foreman
Voir calendrier Arts visuels