Justin Wonnacott : Où se cachent les ouvres d'art?
Arts visuels

Justin Wonnacott : Où se cachent les ouvres d’art?

Le photographe Justin Wonnacott réinterprète les œuvres d’art public passant souvent inaperçues dans le paysage urbain ou parfois trop bien camouflées dans la nature.

La Galerie Toxic expose 160 photographies de l’artiste Justin Wonnacott réinterprétant des œuvres d’art public de l’Outaouais. Passant malheureusement souvent inaperçues dans le paysage urbain ou parfois trop bien camouflées dans la nature, les œuvres d’art public enrichissent pourtant subtilement notre quotidien.

Justin Wonnacott est le récipiendaire du Prix Karsh 2005 remis par la Ville d’Ottawa à un artiste professionnel établi afin de souligner le caractère exceptionnel de ses œuvres utilisant la photographie. Il faut aussi ajouter son importante contribution à la communauté artistique, entre autres par l’entremise de son engagement au sein de plusieurs centres d’art, dont la Galerie 101 et la Galerie Saw, ainsi que son travail d’enseignant à l’Université d’Ottawa et à l’École d’art d’Ottawa.

Photographe autodidacte, Wonnacott a tout d’abord travaillé comme photojournaliste. Il a ensuite embrassé une carrière artistique qui l’a mené des techniques traditionnelles à la photographie numérique, lui procurant une plus grande liberté et l’occasion de réaliser des milliers de photographies à un coût minime.

La série Eye Candy présentée à la Galerie Toxic est composée de 160 photographies d’œuvres d’art public que l’on peut admirer dans la région. "J’ai encore 200 autres photographies du même type, et je n’ai qu’effleuré la surface des œuvres publiques de l’Outaouais!" raconte l’artiste, qui ajoute ne pas vouloir effectuer un recensement proprement dit, mais plutôt une réinterprétation personnelle. Il explique que les artistes de la région ont souvent eu recours à ses services dans le but de documenter leurs œuvres. Cette série lui donne l’occasion de photographier ces dernières et d’autres, sans les contraintes et conceptions imposées par ses clients. Il peut ainsi laisser libre cours à son imagination et contextualiser les œuvres en rapport avec leur environnement ou en lien avec le public.

Graffiti sous le pont Dundar. OEuvre photographique de Justin Wonnacott.

L’exposition se divise en cinq thèmes principaux: les œuvres purement esthétiques, les monuments commémoratifs, les projets répondant à des critères imposés par des entreprises, les œuvres plutôt figuratives et enfin, les graffitis qui ornent nos villes. Bien que l’apport des commandes d’art public actuelles soit indéniable, Wonnacott dit apprécier l’aspect plus éphémère des graffitis – une forme d’art vitale à son avis -, qui se renouvellent sans cesse par l’ajout progressif de dessins inédits. "Au lieu d’acquérir uniquement des œuvres permanentes, on pourrait imaginer subventionner la création d’œuvres plus éphémères et moins dispendieuses, d’une longévité de 5 à 10 années. Cela aurait l’avantage d’encourager un type d’art plus expérimental et de créer un milieu artistique plus dynamique." Il cite en exemple la murale réalisée par le peintre Gary Neil Kennedy, qui a orné un mur extérieur de la Galerie 101 pendant plusieurs mois et qui a été remplacée par une nouvelle murale.

Les photographies de Justin Wonnacott illustrent l’abondance et la diversité des œuvres publiques de la région de la capitale nationale. Le visiteur se trouvera d’emblée captivé par l’exposition, mais également par la lecture du document d’accompagnement retraçant la provenance des œuvres, leur emplacement et l’identité des artistes. Une chasse au trésor éducative et fascinante!

Jusqu’au 25 octobre
À la Galerie Toxic
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