En finale de Trafic’Art, cet événement majeur débuté en août, Séquence propose Géopoétique: dérives et territoires. Regroupant les artistes ayant participé à cette troisième édition de Trafic’Art, l’exposition présente des traces, des indices, des marques des projets réalisés par chacun tout au cours de l’événement. Parfois éphémères, comme les manœuvres, interventions et performances, parfois in situ, comme ces miroirs formant une Grande Ourse sur les rives de la rivière Rupert, au nord du 51e parallèle (Reno Salvail et Noémie Payant-Hébert), ou ces dizaines de chaises installées à côté du pont Dubuc (Yves Tremblay), les œuvres de Trafic’Art, de par l’essence du sujet de l’événement – le territoire -, ne sauraient être transportées dans une galerie. C’est pourquoi chaque artiste a choisi la trace, l’artéfact ou le souvenir qu’il voulait laisser au public. Un dossier d’artiste, fruit d’une performance de Carl Bouchard et de Martin Dufrasne, leur permettra de faire une percée dans le vaste territoire du devenir. Les verres ramassant l’eau de pluie de Claudine Cotton, installés au cimetière Saint-François-Xavier et répondant aux verres à shooter de sa performance au Bistrot des anges, investissent plutôt le territoire du souvenir. Des sacs de jute remplis de pierres forment L’Île à l’envers d’Alain Laroche et Jocelyn Maltais d’Interaction Qui. Faisant écho au fameux Tacon-site des routes d’eau installé cet été sur le passage des premiers colons, les sacs reflètent ce qui forge l’identité des gens d’ici. Guy Blackburn et Marie-Ange Thériault ont laissé les instruments de leurs expériences poético-scientifiques sur des pigeons. Sous une tente de fortune, un lit d’hôpital jonché d’outils qui ont servi à gaver les pigeons de l’ADN provenant de la photo des artistes. Évidemment, les pigeons n’y sont plus. Ils sont partis transmettre ces gènes de par le monde.
Dans la galerie, encore maints objets, installations, photos et vidéos témoignent. Belle synthèse, jusqu’au 13 novembre à Séquence.