L'avenir est plus loin qu'on pense : Choisir sa ville
Arts visuels

L’avenir est plus loin qu’on pense : Choisir sa ville

L’avenir est plus loin qu’on pense, de Chantal Séguin, invite à faire une expérience poétique de l’espace.

Chantal Séguin

a réalisé récemment plusieurs projets d’intégration des arts à l’architecture. Chez Engramme, elle a conçu sa propre ville, hors des contraintes de l’architecture réelle. Une ville où elle a installé çà et là ses propres œuvres. Il y a une économie d’images dans cette installation faite de structures de bois peintes évoquant tantôt des bâtiments, tantôt l’ameublement. Cette grande maquette, où l’on croise des figures solitaires ou en duo, est habitée par de petits dessins lithographiés sur verre. De près ou de loin, il s’agit d’une proposition d’art in situ exemplaire où le lieu est considéré pour ses qualités propres, dont l’artiste tire pleinement profit.

Au cœur de cet espace, nous sommes les sujets pensants. Les couleurs minutieusement choisies – comme les formes orchestrées – provoquent chez le spectateur qui s’y aventure une expérience esthétique de l’espace, déclenchant ces sensations propres à la sculpture. Et devant ces structures de bois, tables, squelettes d’immeubles, boîtes et maisons-jouets, c’est la ville même qui apparaît dans une étonnante clarté: les voitures défilant sur la côte d’Abraham, les arbres, le ciel, l’horizon… Faites-en l’expérience, Chantal Séguin signe ici un de ses projets peut-être les plus achevés.

Jusqu’au 13 novembre
Chez Engramme
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BLOC-NOTES

Entrez dans l’univers de Louise Paillé

Il faut voir Les Travaux et les Jours à la Galerie des arts visuels. Il s’agit d’un travail minutieux, rare et radicalement hors du monde. Depuis plusieurs années, Louise Paillé agit en patiente copiste. Elle transforme les livres, retranscrivant dans l’un le texte d’un autre. La plupart du temps illisibles, ils basculent du côté de l’objet. Les différentes modalités de présentation de ces livres transformés, certains disposés au sol, aux murs, d’autres sur un lutrin ou sur un escabeau, ne sont pas d’un premier intérêt. Cependant, pour peu qu’on s’y penche, ce travail exceptionnel déborde de lui-même et exemplifie tout travail de création. Ces livres-objets, on ne pourra totalement les déchiffrer, mais il y en a un cependant que l’on peut lire: l’artiste, aussi théoricienne, a publié en 2004 un essai aux Éditions Le Sabord, Livre-livre: la démarche de création. Ceux et celles qui s’intéressent à cette question seront ravis. L’exposition se poursuit jusqu’au 6 novembre

Barbara, une hache dans le cœur

La dizaine d’artistes français de passage à l’OEil de poisson en mettent plein la vue dans le genre éclectique. C’est un peu arrogant, mais on ne déteste pas. Cela dit haut et fort: "Nous sommes des artistes et nous ferons ce que nous voulons." Il souffle en effet un vent de liberté dans leurs propositions volontiers disparates. Ce projet constitue la première partie d’un échange avec des artistes de Bordeaux, ville où se rendra éventuellement un groupe d’artistes québécois. Jusqu’au 13 novembre.

Vernissage

À ne pas manquer, l’inauguration de l’exposition des œuvres récentes d’Agnès Riverin, le jeudi 3 novembre chez Rouje. L’artiste expose également à la galerie Clarté-Dieu de Sainte-Foy à compter du 5 novembre. Vernissage samedi à 13 h 30.