Carol Dallaire : À lire
Carol Dallaire présente actuellement une exposition à l’OEuvre de l’autre où la perception du spectateur est d’une importance primordiale.
Il y avait longtemps que Carol Dallaire avait présenté ses œuvres. Il n’en ressentait pas la nécessité. L’époque où il s’obligeait à produire trois ou quatre expositions par année est bel et bien révolue. C’est sur invitation de la galerie L’OEuvre de l’autre qu’il a accepté de dépoussiérer les dessins qu’il cumulait chez lui depuis un certain nombre d’années. Avec beaucoup d’humour, il se présente comme un homme casanier qui aime bien passer son temps dans le cocon apaisant (et poussiéreux) de son atelier.
Le travail de lecture effectué par le spectateur est au centre des préoccupations de Dallaire. Il aime beaucoup voir les gens s’approcher de ses dessins, au point parfois de presque les toucher. "J’ai toujours aimé regarder avec minutie ce qui se passait." Il cherche à comprendre comment ce qu’il a fait pourra être interprété. Cette question de la lecture des choses est très importante dans la compréhension de son œuvre. "L’œuvre d’art, c’est ça, dit-il presque gravement. C’est le spectateur qui lui donne du sens."
Tous ses projets exigent une telle interprétation. Les immenses dessins qu’il nous offre rappellent souvent des souvenirs qui sont propres à chacun. Il présente aussi les maquettes de projets immenses qui pourraient, faute de financement, continuer de vivre seulement dans son imaginaire. Il aimerait pouvoir reproduire à grande échelle l’une d’elle, pour la transformer à la fois en scène, en piste de danse et en partition géante. De cette façon, des musiciens et des danseurs pourraient y mettre le pied et se laisser porter par les images qu’ils y liraient. La perception, chaque fois différente, ne se vivrait qu’au présent, dans l’immédiat de la sensation.
L’artiste étant membre de Radicaux Libres, un groupe de musiques improvisées, la musique teinte à la fois son propos et son œuvre. Il offre les Manuscrits de la marmotte, soit différentes partitions graphiques qui doivent être lues sans en avoir la clé. Cindy Dumais et Noémie Payant-Hébert ont décidé de relever le défi. Elles devront interpréter les taches, les lignes et les tons à leur façon en respectant deux contraintes majeures: respecter une limite de 20 minutes et, surtout, surprendre leur compositeur… Réussiront-elles avant la fin de l’exposition? Dallaire est impatient mais leur laissera le temps qu’il faut.
Jusqu’au 25 novembre
À l’OEuvre de l’autre
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