Ana Rewakowicz : Gonflée à bloc!

Dressware et autres sculptures gonflables présente un aperçu de la création d’Ana Rewakowicz depuis 2001. Diplômée de l’Université Concordia, l’artiste d’origine ukrainienne se distingue par son travail avec les matières gonflables. Elle fabrique ses propres feuilles de latex, qu’elle coupe et assemble en œuvres inusitées. L’exposition regroupe une chambre gonflable, une combinaison gonflable, une robe qui se change en lit recouvert (sleeping bag dress) et un long tube dans lequel les visiteurs peuvent s’installer pour regarder des DVD, confortablement couchés ou assis sur un matelas.                     

Les DVD montrent l’artiste en train d’expérimenter sa sleeping bag dress dans différents coins du monde (Belgique, France, Mexique…). On la voit enlever la robe – elle porte des vêtements en dessous! – et la gonfler grâce à un système de ventilation alimenté par des batteries rechargées par des panneaux solaires. "C’est un système complètement indépendant. Ça fonctionne!" dit-elle. Au Mexique, elle a demandé à des gens de choisir leur endroit préféré, de s’installer dans sa robe-sleeping bag et de lui dire pourquoi ils aimaient cet endroit.                 

L’artiste, qui a immigré au pays il y a une quinzaine d’années, s’intéresse aux questions de nomadisme. "Le fait d’être immigrante influence certes mon travail. Je me questionne sur le sentiment d’appartenance à un lieu (belonging). Qu’est-ce que ça signifie être chez soi?" demande-t-elle.                   

Ana Rewakowicz a voyagé à travers le Canada durant un mois et demi, s’installant et dormant dans son inflatable room, une chambre de latex qu’elle a gonflée dans divers endroits, en campagne ou en ville. Lorsqu’elle dormait dans cet attirail, elle devait se lever toutes les deux heures pour être sûre de ne pas mourir asphyxiée ou étouffée sous les parois de latex dégonflées. Elle a ramené des images vidéo de ce voyage, qu’elle présente à la manière d’un road movie. Avec ce voyage, elle souhaitait explorer l’esprit des colons qui ont forgé le Canada en s’installant avec presque rien. La chambre est exposée à la galerie, mais on ne peut y pénétrer, car elle en est à sa troisième restauration.

Avec son travail artistique, Ana Rewakowicz affronte de véritables défis d’ingénierie. "J’aime cet aspect de mon travail. J’aime les challenges techniques." Ses prochains projets ne manquent pas de défis à relever. L’artiste souhaite s’attaquer à deux autres prototypes de robes: une robe parachute (parachute dress) et une robe de survie (lifesaver dress) qui permettra de flotter sur l’eau.

Jusqu’au 21 janvier
À la Galerie d’art Foreman
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