Centre d'exposition Raymond-Lasnier : États: une expo engagée
Arts visuels

Centre d’exposition Raymond-Lasnier : États: une expo engagée

Le Centre d’exposition Raymond-Lasnier reçoit, du 1er au 30 décembre prochains, les artistes Winji, Dgino Cantin et Annie Pelletier. Rencontre avec des artistes qui récupèrent.

Objets recyclés, marchés aux puces et environnement, voilà autant de mots qui animent ces artistes choisis par la responsable du Centre d’exposition Raymond-Lasnier, Marie-Andrée Levasseur. C’est à titre de commissaire que cette dernière a trouvé un thème à l’exposition et a désigné les trois artistes invités. "Je voulais qu’on donne un autre état à l’objet", dit-elle. Les œuvres et la démarche des artistes témoignent d’une préoccupation sociale, tout en faisant passer un message et en conscientisant la population.

Ceux-ci s’amusent avec les objets. De son côté, l’artiste Winji explore ces thèmes engagés par le moyen d’une installation nommée "Scratch". En tout, 50 pièces forment l’œuvre, et le premier regard se pose sur un cube recouvert de plexiglas opaque. Le public peut alors gratter l’un des 50 carrés et courir la chance d’y découvrir une pièce pour ensuite la conserver. "Ça s’est fait tout seul. Le montage de chacune des pièces était une sorte de repos", explique-t-elle, l’œil allumé. Winji se questionne sur sa légitimité face à l’environnement. L’objet flirte avec l’absurde, et les pièces frôlent la parodie.

Dgino Cantin, quant à lui, dénonce la violence. Son objet culte pour États: le couteau. L’objet photographié dans son quotidien – le couteau qui coupe le poisson, qui beurre la tartine – et l’objet installé sur des socles en mouvement. En tout, "huit objets, huit images, huit expressions jouées d’avance. Autant de tentatives pour saisir ces violences analphabètes", propose une partie du titre de l’œuvre.

Enfin, Annie Pelletier poursuit un travail amorcé l’an dernier et questionne l’œuvre d’art en rapport avec l’humain et sa consommation. "Je me suis demandé jusqu’où je pouvais aller pour qu’un objet ait l’air d’une œuvre d’art", dit-elle, rieuse. S’amusant à créer des mises en scène, l’artiste a construit un mur bidimensionnel sur lequel elle installe ces fameux objets récupérés. Autant de tiroirs et de portes à ouvrir pour découvrir une vision du monde dont la conscience est peut-être devenue blasée.

L’exposition présente trois installations d’objets à la fois hétéroclites et minutieusement choisis. Un contact direct et privilégié avec l’œuvre. "Les gens vont toucher et manipuler nos installations. Ils vont s’amuser tout en se questionnant. En fait, le spectateur va créer son propre espace imaginaire", conclut l’artiste Winji.

Du 1er au 30 décembre
Au Centre d’exposition Raymond-Lasnier
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