Yannick Beaudoin : Bonshommes allumeurs

Les petits bonshommes de Yannick Beaudoin en disent gros. Sous leur apparente simplicité se cachent des messages lourds de sens sur l’environnement, la guerre, les effets pervers du capitalisme et l’indifférence. Diplômé du programme d’arts plastiques du Cégep de Sherbrooke et presque bachelier en arts visuels, Yannick Beaudoin a dessiné ses premiers petits bonshommes il y a un an. "Je les aime, car ils sont simples", dit le créateur multidisciplinaire, qui touche aussi à la sculpture et à l’infographie.

L’exposition au Presse Boutique Café nous montre une trentaine de bonshommes peints avec des restants de peinture sur des planches de bois récupéré. Yannick, qui a plusieurs autres petits bonshommes chez lui, aurait voulu remplir tout le café avec ses tableaux. "Toutes seules, ces œuvres-là ont moins d’impact, observe-t-il. En quantité, c’est là qu’elles ont de l’impact. […] Je veux qu’on les voit comme un peuple."

Si vous craquez pour ces peintures, sachez qu’elles ne sont pas à vendre. "Je ne vois pas pourquoi je les vendrais, dit-il. Ça serait une espèce de non-sens d’y aller avec un esprit mercantile." Yannick fabrique toutefois des macarons à l’effigie de ses petits bonshommes, qu’il vend 1 $. Il fait aussi imprimer des t-shirts qu’il vend chez YIP et chez Merlin. "Je me fais zéro profit là-dessus.

Propriétaire d’un commerce au centre-ville de Sherbrooke, Yannick Beaudoin se décrit comme un créateur autodidacte, mais surtout pas comme un artiste. "J’haïs le mot artiste. Je trouve que ça a un aspect pédant." Ceux qui ont déjà vu sa série de pictogrammes – précurseurs des petits bonshommes – se rappellent peut-être une de ses images illustrant un peintre en train de dessiner un tas de merde.

Jusqu’au 10 janvier 2006
Au Presse Boutique Café
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