Josette Villeneuve : La bonne étiquette
Arts visuels

Josette Villeneuve : La bonne étiquette

Josette Villeneuve, après les boîtes de carton, s’intéresse aux étiquettes de vêtements. Jusqu’au 12 février, elle propose un voyage dans l’univers de la surconsommation.

Josette Villeneuve a toujours eu l’habitude de travailler avec des matériaux recyclés. Autrefois, elle réalisait des collages avec des boîtes de carton. Dans Un monde à raccommoder: découture industrielle, elle flirte maintenant avec l’étiquette de vêtement. Elle aborde de façon détournée les questions de la récupération, du voyage. Chaque minuscule bout de tissus raconte une histoire qui commence parfois très loin, dans un autre pays.

Le désir de créer avec des étiquettes est né instinctivement, raconte la femme: "Je travaillais avec les boîtes de carton et je faisais des dessins dessus. J’étais toujours portée à laisser sur la boîte le "made in", le code de shipping ou le mot "fragile". Je trouvais ça le fun que ça soit marqué. Puis, un moment donné, sur un vêtement qui traînait dans mon atelier, j’ai vu qu’il y avait un truc "made in" avec un code. Et j’ai commencé à coller des étiquettes sur des boîtes."

À partir de ses découvertes, l’artiste a dessiné des montagnes qui se reflètent dans le miroir d’un lac. Le tout, une gigantesque courtepointe suspendue dans les airs, a été bâtie comme un casse-tête. Bien que le spectateur ne se doute de rien, les étiquettes ont été cousues de manière logique. "J’y suis allée pour former le paysage avec les couleurs. […] Chaque truc est posé dans l’idée de faire un paysage et de créer une dynamique", soutient Josette Villeneuve, qui s’est amusée à regrouper certaines de ses trouvailles par leur lieu d’origine. Elle a d’ailleurs fait un petit clin d’œil à la région.

Étonnée de la facilité avec laquelle elle a déniché ses étiquettes, Josette Villeneuve aimerait bien sensibiliser les gens à la surconsommation. "Des étiquettes, je peux en ramasser à l’infini. Les ouvroirs, ils ne savent plus où mettre les vêtements. Ils en ont tellement. Je me dis que c’est un bon indice de notre consommation: on achète, on jette, on achète, on jette. On ne se rend pas compte de notre surconsommation parce que nos déchets disparaissent. Tu jettes n’importe quoi, un divan ou un frigo. Comme tu ne l’as plus, tu as l’impression que ça n’existe plus. Mais, ça existe ailleurs. Et j’aimerais ça que les gens pensent à ça", conclut-elle.

Jusqu’au 12 février
Au Centre d’exposition Raymond-Lasnier
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