GALERIE.UQO : Explorations pigmentées

Le Collectif Cinq, composé d’artistes multidisciplinaires, présente ces jours-ci l’exposition De la matière première au pigment et du pigment à l’artiste. Regroupant les œuvres de Manon Boulet, Denise Tremblay, Diane Lacaille et Jean-François Provost, l’exposition amorce un dialogue entre différents styles et une recherche plastique dirigée plus particulièrement vers les attributs de la pigmentation ou l’absence de pigments. Diplômés de l’Université du Québec en Outaouais (UQO), les artistes ont fondé Collectif Cinq afin d’unir leurs forces et leurs affinités. Regroupés depuis seulement huit mois, ils offrent avec cette exposition les premiers fruits de leur aventure collective.

Des vives abstractions de Jean-François Provost aux subtils transferts de gravures sur plexiglas de Manon Boulet, les toiles forment un environnement saturé de couleurs riches et enveloppantes. Les œuvres de grand format se font écho par l’intensité des vibrantes tonalités, en dépit des compositions hétérogènes.

Momento de Manon Boulet. Gravures sur plexiglas.

Avec sa toile intitulée Le Goût du thé, Diane Lacaille pousse l’exploration de la notion de territoire, qu’elle a entreprise depuis plusieurs années, jusqu’à son incarnation allégorique. Les formes suggérant une silhouette de femme enceinte circonscrivent cet "espace sacré" aux prises avec les répercussions des valeurs contemporaines. "On dirait qu’il n’y a plus de barrières, plus de normes, plus de sacré en ce qui concerne le corps de la femme moderne", exprime l’artiste. Elle dénonce les pressions exercées sur les jeunes Nord-Américaines en ce qui a trait à leur apparence physique et à la banalisation de la sexualité. "Même les femmes enceintes se préoccupent de leur apparence, se trouvent grosses et ne cessent de parler de retrouver leur ligne. Le besoin d’être sexy à tout prix a supplanté la splendeur du corps de la femme enceinte." Ces toiles tentent un retour vers une certaine harmonie, aujourd’hui disparue, entre le corps de ces femmes, leur environnement et la société.

Les larges toiles de Diane Lacaille sont peintes à l’acrylique sur un support de contreplaqué et incorporent du papier marouflé. La toile Le Goût du thé intègre des tiges d’acier formées et soudées. La peintre désire faire l’utilisation de matériaux récupérés et portant les marques du vieillissement. Le recyclage est une composante importante de l’œuvre, elle fait le pont entre le monde intérieur et la tangible réalité externe. De larges bandes orange, rouges et brunes traversent la toile verticalement. La couleur est appliquée par frottis et par glacis successifs multiples.

La GALERIE.UQO est un lieu de diffusion et d’expérimentation en art contemporain mis à la disposition d’artistes professionnels ainsi qu’aux étudiants inscrits au programme Art, design et bande dessinée de l’École multidisciplinaire de l’image de l’UQO. Elle leur offre ainsi une vitrine et une occasion d’être en contact avec les œuvres d’artistes contemporains. À noter que les heures d’ouverture de la galerie sont assez limitées; on y accède les mardis, mercredis et jeudis, de 12 h à 14 h et de 17 h à 19 h.

Jusqu’au 2 février 2006
À la GALERIE.UQO
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