Alfred Pellan : En technicolor

S’il était toujours vivant, Alfred Pellan aurait fêté ses 100 ans cette année. Voilà pourquoi le Musée des beaux-arts de Sherbrooke a choisi d’exposer une trentaine de sérigraphies, qui font toutes partie de sa collection. Le Musée a fait l’acquisition de plusieurs de ces œuvres grâce à la générosité de trois collectionneurs: Luc LaRochelle, André Bachand et Richard Lacroix.                     

Alfred Pellan a vécu de 1906 à 1988. Résidant à Paris entre les deux grandes guerres, il a eu la chance de rencontrer Picasso et Matisse. "Il porte en lui la rencontre des cultures artistiques nord-américaine et européenne, souligne la conservatrice du Musée, Suzanne Pressé. Il a été inspiré par le cubisme de Picasso et le fauvisme de Matisse. Il a rebrassé ça pour en faire autre chose. Il ne les a pas imités, mais on sent leur influence."                     

Associé au courant surréaliste, Alfred Pellan a toujours été un artiste figuratif. Il a été particulièrement influencé par Freud, la psychanalyse et le monde des rêves. D’où le nom de l’exposition, Oniromanie, qui signifie "divination des songes", selon le dico, et qui est également le titre d’une des œuvres exposées. L’exposition présente aussi des dessins de costumes conçus par Pellan en 1971 pour La Nuit du roi de Shakespeare. "Il avait même dessiné les maquillages. Et il était allé maquiller les comédiens", indique Suzanne Pressé.

Sans titre (1980) d’Alfred Pellan.

De son vivant, Pellan refusait d’adhérer à une quelconque école d’art, ce qui l’a amené à fonder, en 1948, Prisme d’yeux, un regroupement d’artistes dont le manifeste réclame un art libre de toute idéologie restrictive. En 1955, il a été le premier artiste canadien à avoir une rétrospective au Musée de Paris.

Le Musée des beaux-arts n’a pas exposé l’ensemble des Pellan qu’il possède. "Ce sont des œuvres qui prennent beaucoup d’espace. De par la couleur, entre autres", souligne Suzanne Pressé. C’est effectivement ce qui frappe et séduit dans cette exposition: les couleurs multiples et flamboyantes. À voir absolument!

Jusqu’au 30 avril
Au Musée des beaux-arts de Sherbrooke
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