Québec: Observations sur le familier et l'exotique : Comme dans un film
Arts visuels

Québec: Observations sur le familier et l’exotique : Comme dans un film

Québec: Observations sur le familier et l’exotique du Brésilien Frederico Câmara va à l’essentiel de la vidéo. Devant  l’image.

Usant de différents procédés de projection, simples et éprouvés, Frederico Câmara manie avec sensibilité et finesse les différentes modalités de la vidéo, créant un environnement éminemment poétique. On s’y retrouve entouré d’images et de sons à la fois familiers et exotiques, comme le promet le titre. Sur un mur sont projetés différents paysages. Notamment, un des plus fascinants: les prises de vue du Parc Aquarium de Québec, où tantôt des poissons et tantôt des méduses nagent devant nos ombres et favorisent les plus intimes confidences, nous transportant dans un lieu fictif à souhait. L’image embrasse la totalité du mur et son effet est décuplé. L’aquarium – à l’instar du zoo, qui est un lieu par excellence de la reconstitution du monde naturel – charge l’image vidéo d’un surplus de fiction, favorise une mise à distance qui permet d’apprécier encore plus ces images qui nous révèlent notre propre présence.

La galerie est occupée par diverses images diffusées dans l’espace avec justesse et simplicité. Au sol, des images du jardin zoologique montrées par un moniteur; sur le mur, des images où les employés du zoo s’affairent; sur la caméra de l’artiste suspendue par son trépied, des paysages connus. Au centre, une colonne intercepte une partie de la projection. Ces images, on ne peut pas nécessairement les voir toutes: chaque jour, de nouvelles viennent joindre les plus anciennes. L’essentiel réside dans l’effet général créé. Que les images soient fixes ou en mouvement, qu’elles soient sonores ou silencieuses, elles se confondent et produisent un monde qu’on pourrait envisager comme différents niveaux de conscience. Toutes ont en commun assurément une très grande qualité de prise de vue. Le cadrage qui délimite et découpe l’espace – un des aspects fondamentaux de la photographie, comme de la vidéo – est une qualité essentielle de l’approche de Frederico Câmara. La qualité de la captation des plans fixes ou en mouvement et la finesse de la présentation mettent en valeur les qualités fondamentales de la vidéo et donnent toute sa pertinence à l’installation.

En résidence de création à la Chambre blanche, Frederico Câmara utilise l’espace comme un véritable laboratoire où, chaque jour, il teste photographies et nouvelles prises de vue, captées dans différents lieux, colligeant les paysages, les rencontres, les lieux publics ou privés. Toutes ces prises de vue sont comme les croquis que ferait un promeneur, déambulant sans répit dans la ville, caméra en main. Ainsi, on apprécie encore une fois toute la pertinence de cette possibilité qu’offre la Chambre blanche aux artistes et la grande liberté de création que permettent ces résidences dont on ne connaît jamais d’avance le dénouement. On a envie de rester un moment sur les lieux et d’y retourner pour refaire cette expérience de l’image et de l’espace. L’artiste, né au Brésil, vit actuellement à Londres. Après son séjour à Québec, Frederico Câmara sera en résidence au Henry Moore Institute, à Leeds en Angleterre, puis en Norvège et à la Biennale de la photographie et des arts visuels de Liège, en Belgique. Son séjour à Québec ne doit pas passer inaperçu; il faut profiter de ce beau moment de vidéo. Une rencontre avec l’artiste aura lieu le jeudi 16 février à 20 h.

Du 16 au 26 février
À la Chambre Blanche
Voir calendrier Arst visuels.

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BLOC-NOTES

À L’OMBRE DES ÉTOILES

Claudine Cotton occupe le Lieu, nous laissant tout le loisir de construire notre propre récit, guidés par différents éléments réalisés dans un souci d’exécution remarquable. Un hamac tissé de centaines d’élastiques bleus est suspendu au-dessus d’un plancher complètement rouge. Devant la cinquantaine d’étoiles taillées dans des peaux de porc auprès desquelles aboie un renard empaillé et file un coq pétrifié, l’histoire se joue. Récit politique ou poétique? L’effet balance entre l’un et l’autre. Une photographie du père de l’artiste cueillant les fruits de son prunier donne toute sa profondeur à cette histoire récente du Québec. Telle une porte dans l’installation et un mot nous guidant hors du Lieu, il faut lire cette phrase porteuse d’espoir que Claudine Cotton a écrite à la fenêtre: "Si nous prenons la peine de cueillir un à un chaque trésor de notre culture, nous n’aurons plus le cœur à gaspiller ce que nous sommes."

VERNISSAGE CHEZ ROUJE

Inauguration d’une nouvelle exposition sur la rue Saint-Joseph le jeudi 9 février. Benoît Blondeau a rassemblé ses peintures sous le titre Frissons organiques… Jusqu’au 26 février.