Sylvie Cotton et Corine Lemieux
Il ne reste que quelques jours pour aller voir deux expos impeccables montées à la Galerie Joyce Yahouda. Dans M’étendre sur le sujet, Sylvie Cotton, qui est surtout connue pour ses performances, a monté une sorte de cabinet de curiosités postmoderne où le blanc domine. Cette blancheur donne un aspect presque évanescent à l’ensemble. Divers artefacts, portraits de ses parents superposés sur la même toile, dessins, petits objets, sculptures, documentation sur ses performances, catalogage systématique des possessions de l’artiste, constituent ce que nomme justement Nathalie de Blois, dans son texte de présentation, "une forme de musée personnel". À l’image de la boîte-en-valise de Duchamp qui rassemblait en miniature toutes ses œuvres, M’étendre sur le sujet est une sorte de salon-mini-rétrospective mettant en scène un environnement tout à fait sylvie-cottonesque. Une grande réussite.
Et puis, dans Projet en cours, Corine Lemieux a conçu une installation encore plus immaculée que celle de Cotton. Nous y verrons de petites sculptures composées de tables qui supportent d’autres tables plus petites qui elles-mêmes sont comme des piédestaux offrant ici une rose des sables, là un corail. Une expo quasi métaphysique, qui nous dit comment l’univers est une sorte d’emboîtement, de répétitions de formes toujours similaires.
À travers ces deux installations, soit dit en passant, nous pouvons observer une parenté esthétique avec le travail de Massimo Guerrera. Jusqu’au 11 février. (N. Mavrikakis)
Thomas Köner
Image tirée du vidéo Anicca (2005). |
Le Musée d’art contemporain, en collaboration avec l’Institut Goethe, présente l’intégrale vidéo de l’artiste allemand Thomas Köner. Le musicien et artiste médiatique de 41 ans n’est pas un inconnu du public montréalais puisque son travail fut montré ici lors du Festival international du nouveau cinéma et des nouveaux médias, en 2000, où il reçut un prix pour son "paysage sonore" Daikan. Au MAC, nous pourrons voir des pièces réalisées en 2003 et 2004 (Banlieue du vide, Nuuk) mais aussi un cycle vidéo très récent (part 1_Harar (anicca), part 2_Beograd et part 3_Buenos Aires). De plus, un ciné-concert, performance sonore de l’artiste, sera exécuté le 15 février à 20 h, à partir de Der müde Tod, film de Fritz Lang réalisé en 1921 (réservations: 514 847-6226). Projections vidéo jusqu’au 5 mars. (N. Mavrikakis)