Galerie Foreman : À l'image du temps
Arts visuels

Galerie Foreman : À l’image du temps

La Galerie Foreman de l’Université Bishop’s est plongée dans l’obscurité pour la présentation de la chouette exposition Le temps s’inscrit à l’intérieur de l’image [2].

La commissaire invitée, Vicky Chainey Gagnon, qui assure également l’intérim à la Galerie Foreman à la suite du départ de Gaëtane Verna, maintenant directrice du Musée d’art de Joliette, est une mordue du septième art. Tant et si bien qu’elle avoue que ce projet d’exposition représente une sorte de déformation de sa passion. On la remercie de s’être ainsi écoutée pour proposer une exposition aussi dépaysante.

Le temps s’inscrit à l’intérieur de l’image [2] regroupe les œuvres de quatre artistes: Manon De Pauw, Annie MacDonnell, Hui Lin Liu et Michèle Waquant. Toutes les œuvres présentées donnent à réfléchir sur le temps. "Je pense que c’est pertinent comme concept, souligne Vicky Chainey Gagnon. Y’a comme une urgence dans notre vie professionnelle."

La Galerie accueille donc un totem fait de télévisions, ou plutôt une vidéo-sculpture de Michèle Waquant intitulée En attendant la pluie: une voix y relate l’histoire du déluge dans un dialecte aborigène. "L’emploi de la répétition fait éclater les images et aboutit à fragmenter le temps", peut-on lire dans le guide explicatif de l’exposition. Annie MacDonnell s’est aussi intéressée à la répétition. Dans Time Is a One Trick Pony, la jeune artiste torontoise a mis en relation l’image d’un oiseau qui vole mais demeure immobile avec celle d’une femme faisant une pirouette dans l’eau sans jamais reprendre son souffle; deux images filmées en 16 mm et présentant des réalités impossibles en raison de leur répétition. "Quand les gens sont face à une image en mouvement, ils sont immédiatement en attente que quelque chose arrive", observe la jeune femme, qui assistait au vernissage. "Une fois que le spectateur comprend qu’il ne se produira rien d’autre, je souhaite qu’il passe à un autre type de contemplation."

L’œuvre la plus intrigante est certes Paperwork, de Manon De Pauw. Dans cette vidéo projetée sur le sol, l’artiste s’est filmée couchée parmi des papiers. Alors qu’elle roule sur le sol au fil de son spleen, les papiers se déplacent et nous font remarquer que certaines feuilles jonchent réellement le sol. L’œuvre cherche à commenter les frustrations liées à la bureaucratie. Elle vaut à elle seule le déplacement.

Jusqu’au 1er avril
À la Galerie Foreman
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D’UNE UNIVERSITÉ À L’AUTRE…
Après une visite à la Galerie Foreman, nous vous suggérons d’aller faire un tour du côté de la Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke. L’exposition Aires de migrations met en vedette les destins entrecroisés de Michèle Waquant et de Raymonde April. Les deux artistes ont sorti leurs photos d’archives personnelles pour livrer un dialogue sur l’art, le temps et l’amitié. On peut s’y attarder pendant des heures.