Valérie Beaulieu : Jardin de cuivre
Arts visuels

Valérie Beaulieu : Jardin de cuivre

Valérie Beaulieu a composé un magnifique jardin à l’Atelier Silex: Entournillage. Dans ce petit carré de féerie s’entremêlent silicone, aluminium et fils de cuivre.

L’Atelier 0 3/4 de Silex a un look flamboyant. Son espace est complètement habité par d’élégantes structures de métal aux couleurs chatoyantes. Murs, plancher, plafond, aucun recoin n’a échappé à l’oil de Valérie Beaulieu, qui aime que les visiteurs aient l’impression de pénétrer dans son imaginaire. Elle occupe donc du mieux qu’elle peut le lieu avec un singulier mobile, des jardins mystérieux et des sculptures aux formes poétiques.

Bien qu’abstraites, les différentes créations qui composent Entournillage – un mot inventé pour définir sa technique d’assemblage – rappellent des sujets organiques. Un aboutissement inconscient. "Je pense que ce sont les matériaux qui m’amènent à ça parce qu’ils sont malléables, que leur structure est polie. C’est de l’ordre du vivant, mais tu ne sais pas si c’est animal ou végétal. Je suis aussi une grande fan de nature. J’aime observer les structures organiques, justement", dit l’artiste de Beauport.

Pour réaliser ses ouvres, Valérie Beaulieu utilise des techniques qui s’apparentent au tissage, au tricot: "Il n’y a pas de colle, pas de soudure. Ce sont juste des fils de métal tournés l’un sur l’autre." La jeune femme travaille surtout le cuivre. C’est d’ailleurs un coup de foudre pour ce matériau qui est à l’origine d’Entournillage. "Je suis vraiment tombée en amour avec la boîte de fils de cuivre, les couleurs qu’il y avait, les textures", raconte-t-elle en pensant à sa première visite chez le ferrailleur. Elle poursuit: "J’ai tellement d’idées. Je n’ai pas le temps de tout faire. Les matériaux m’inspirent. Dans mon atelier, ils ne sont pas enfermés dans des boîtes. Je les vois. Je vois des liens entre eux. Je fais des tests, des assemblages." Elle donne une seconde vie à du métal qui provient d’endroits aussi incongrus que le moteur d’une automobile. "C’est de la récupération propre. Les gens, des fois, sont surpris de voir que c’est de la récupération. Parce que, dans leur tête, ils s’imaginent des gros morceaux de chars rouillés. Mais ça reste délicat", soutient celle qui brode de véritables bijoux géants. Et chaque ouvre en inspire une autre. C’est une roue infinie.

Dépendante des arrivages du ferrailleur, Valérie Beaulieu doit imaginer ses ouvres à partir de ce qu’elle a sous la main. "Quand je commence quelque chose, il faut que j’aie assez de matière. S’il n’y en a plus, il se peut que je n’en trouve plus." Voilà pourquoi certaines créations sont conçues avec précision. "Ce que j’aime, c’est quand les gens me disent: "Ça a l’air tellement léger et chaleureux." C’est pas mal éloigné de l’image du métal que l’on voit habituellement", conclut-elle.

Jusqu’au 8 mars
À l’Atelier Silex
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