RETOUR À LA TERRE
Return to the Earth de Sigrid Fisher plonge le visiteur dans des macrocosmes de roc, de neige, de feu, de végétaux et d’eau pour lui faire humer l’essence même de la nature. Présentée par le Centre d’artistes Creatio à Magog, l’exposition comprend une vingtaine d’œuvres inspirées des chefs-d’œuvre de la création. L’axe de la lumière, son chatoiement sur les couleurs et les textures, transforme les tableaux au fil du jour. Ainsi, un rayon de soleil oblique fait naître un astre lumineux sur une toile d’un audacieux rouge vif. Les propos de l’artiste illustrent bien cette suprématie de la nature: "Le cycle […] se renouvelle malgré l’ingérence et la destruction humaine. Naissance, évolution, maturité, mort, décomposition et encore naissance." À voir, l’exposition Return to the Earth se poursuit jusqu’au 12 mars.
EXPOSITION DÉCOUVERTES
Une sculpture de Shannon Cooney, artiste chouchou de la Galerie des artistes du Canton. |
La charmante et volubile propriétaire de la Galerie des artistes du canton, Lorraine O’Cain, partage ses coups de cœur de la dernière année. Survol des œuvres de huit artistes professionnels qui se sont joints à la Galerie en 2005.
Lucie St-Jean présente des tableaux qui traduisent le mouvement de la nature. "Ce n’est pas figuratif, ni tout à fait abstrait." Pour sa part, Muriel Faille s’inscrit résolument dans l’abstrait. Certaines toiles de cette artiste figurent dans la collection de Loto-Québec. "Il y a beaucoup de recherche dans sa démarche", constate Lorraine O’Cain.
Âgé de 75 ans, Maurice Lalonde expose des peintures inspirées de son métier de chorégraphe pour les Grands Ballets Canadiens. "Il a fait les Beaux-Arts dans les années 40 et étudié avec Alfred Pellan. Je ne suis pas très attirée par les portraits, mais quand il est arrivé avec ses œuvres colorées, j’ai craqué!" Épouse d’un antiquaire, Line Beauchesne peint à l’intérieur de vieilles portes d’armoires. Son travail se marie naturellement à ces vestiges d’une autre époque. "C’est une belle façon de recycler."
La démarche de Jocelyne Généreux repose sur une technique laborieuse: la peinture à l’encre. "Généralement, l’encre est utilisée en dessin. C’est très difficile à manipuler. Le résultat est remarquable, très festif." Le photographe Daniel Murphy explore lui aussi une avenue peu fréquentée. Il utilise les négatifs pour créer des ambiances surnaturelles. "Ces photos ont été prises lors d’un voyage avec sa fille. Les couleurs sont éclatantes."
Lili Martens, sculpteure, explore le thème de la dualité dans ses œuvres d’albâtre. Son Chaoizo et ses personnages sont particulièrement intéressants. "Elle a commencé il y a un an. Tu l’as dans toi quand tu es capable de sculpter comme ça si rapidement." Chouchou de la proprio, le sculpteur Shannon Cooney utilise du bois récupéré au fond du Memphré, poétiquement nommé "bois ivre". L’artiste homme-grenouille brûle et ponce ses pièces, déjà travaillées par l’eau pendant des décennies. "C’est un mélange de matières brutes et travaillées. Il a beaucoup de talent."
Il faut faire vite pour visiter cette expo puisqu’elle se termine le 1er mars, afin de céder la place à l’événement La Gravure en Estrie, qui débute le 4.