Les Activités positives de Paul Granjon : Staying alive
Arts visuels

Les Activités positives de Paul Granjon : Staying alive

Les Activités positives de Paul Granjon se déroulent chaque jour jusqu’au 19 mars. Grand bazar technologique et musique disco au Lieu.

Paul Granjon

fabrique des robots. L’artiste bricoleur pense les rapports entre l’homme et la machine avec un parti pris pour une humanisation de la technologie. "Cette technologie dont on dépend et dont on ne connaît pas le fonctionnement", comme le rappelle l’artiste, dont une des plus étonnantes réalisations est Furman, un robot habillé de fourrure synthétique. Une drôle de sculpture que l’artiste a d’abord vue en rêve avant de la réaliser. Furman est à la fois une sculpture cinétique et surréaliste, un partenaire de performance. Le travail de Paul Granjon est au coeur des problématiques soulevées par la cybernétique, mais l’artiste se distancie autant des scénarios catastrophistes que des discours fétichistes et fascinés par l’homme-machine: "J’aime bien garder la position du paysan, dit-il. Être bien ancré au sol." Il poursuit: "Il est difficile d’être optimiste, mais on peut au moins être positif." Pendant son séjour à Québec, il bricolera une sculpture à partir de ce que le public voudra bien lui donner. Jusqu’au 15 mars, il acceptera tous les surplus technologiques: vieilles imprimantes et autres moteurs électriques à partir desquels tout se dessinera.

Depuis son arrivée au Lieu, Paul Granjon a aussi recruté des volontaires, des danseurs, des chanteuses et d’autres ouvriers robotiques, en vue de la préparation d’une grande fête disco qui aura lieu le jeudi 16 mars à 19 h, moment où le groupe présentera une chorégraphie sur un hit des années 80. Pourquoi la musique disco avec tout ce bazar techno? "Parce qu’il n’y a rien de mieux pour faire danser tout le monde", explique l’artiste. Parce que c’est en effet la musique la plus insouciante et légère qui soit. Mais aussi parce que ça change de l’art sonore savant, à l’instar de la façon dont il utilise le matériel électronique. D’origine française, Paul Granjon vit et travaille à Cardiff. Il a représenté le pays de Galles à la Biennale de Venise à l’été 2005, avec deux robots sexués exposés dans une cage comme des animaux dans un zoo. Paul Granjon fait s’entrechoquer la technologie et le monde animal, comme pour remonter aux souches de l’humanité. Dans cet esprit, les deux semaines d’actions qu’il propose se termineront par un "atelier de feu primitif" le dimanche 19 mars. La flamme qu’il parviendra à allumer servira à la préparation du repas du soir. Sans aucun doute, les activités que propose Paul Granjon au Lieu s’annoncent d’un éclectisme des plus stimulants.

Jusqu’au 19 mars
Au Lieu
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BLOC-NOTES

N’OMBRE

"Il faut se tenir devant l’oeuvre, comme on se tient devant l’existence. On ne sait pas ce qui va arriver." Ainsi vont les propos d’André Riverin, dont on peut voir actuellement deux sculptures à la Galerie 36. Elles sont d’un grand dépouillement, créant un espace propice aux plus belles réflexions. Une structure de broche de fer patiemment tissée s’élance debout, entrecoupée de tranches de briques. La seconde étendue serait dans une grande précarité si chaque partie ne soutenait l’autre. Un long morceau d’écorce de mélèze a été moulé et édité en béton, puis simplement déposé sur la structure métallique. D’abord d’apparence simple, les deux sculptures se complexifient plus on les regarde. Début de la cinquantaine, diplômé en arts visuels en 1975, Riverin est revenu récemment à l’art par la grande porte et prépare un doctorat à l’Université Laval. Cet artiste a une façon très personnelle d’envisager la création. À ne pas manquer, les samedis et dimanches, de 14 h à 17 h, jusqu’au 19 mars, en présence de l’artiste. Le rencontrer est déjà une expérience. L’invitation est sérieuse: "Fuir devant l’oeuvre, c’est comme fuir devant soi…"

VOUS ÊTES UNIQUES PARMI LES AUTRES

Sympathique collectif à la Galerie des arts visuels, où on retrouve trois jeunes artistes. Catherine Hébert présente des dessins très fins, Josée Landry-Sirois, des photographies et une collection d’allumettes grillées. Trois grands tableaux de Thierry Arcand-Bossé confirment son goût pour la peinture. Jusqu’au 12 mars.

INAUGURATION CHEZ ROUJE

À ne pas manquer le jeudi 9 mars dès 17 h: l’inauguration d’une nouvelle exposition de tableaux de Richard Cloutier, artiste et architecte, ainsi qu’une installation concoctée par Cooke-Sasseville, qu’ils ont gentiment baptisée Vous faites pitié à voir.

L’INVENTION DE L’ÉCRITURE EN MÉSOPOTAMIE

Une conférence est donnée par Jean-Jacques Glassner, directeur de recherche au CNRS, laboratoire d’archéologie. Au Musée de la civilisation, le mercredi 15 mars, à 19 h 30.