Le Verre « hot » : Cheval de feu
Arts visuels

Le Verre « hot » : Cheval de feu

Le Verre "hot" regroupe les productions des meilleurs créateurs de verre d’art au Canada. Une grande exposition chez  Materia.

Que dire d’emblée, sinon qu’il se dégage une grande joie de cet ensemble d’oeuvres plein de couleur et de lumière? Même lorsqu’on se trouve devant les pièces les plus opaques et les plus sombres, le verre agit avec force. Cette expérience, on la doit à Sylvie Royer, directrice du centre Materia, qui travaille depuis plusieurs années pour présenter cette exposition de verre contemporain. Pour mener à terme ce projet, elle a sollicité le commissariat de la Montréalaise Elena Lee, dont la galerie éponyme diffuse le travail des artistes du verre depuis plus de 30 ans. Elena Lee a sélectionné une cinquantaine de pièces; un corpus exemplaire de ce qui se fait en verre d’art.

Cette exposition, Elena Lee la dédie à la mémoire du sculpteur-verrier François Houdé (1950-1993) ainsi qu’à son professeur Daniel Richton (1923-2002). Originaire de Québec, François Houdé a été un pionnier dans l’exploration de l’art du verre, en utilisant de nouvelles techniques et en révolutionnant la pratique. Sa carrière a été internationale. Houdé est cofondateur du Centre des métiers du verre du Québec. Et depuis 1996, un prix, remis par la Ville de Montréal et le Conseil des métiers d’art du Québec, porte son nom. François Houdé a travaillé le verre en artiste en l’intégrant dans ses sculptures, comme en témoigne une des pièces de la série Ming, qu’on peut voir chez Materia. Une pièce qui fait toujours figure de marginale. Il n’est pas étonnant que François Houdé ait été un modèle d’audace pour plusieurs générations d’artistes.

Même les plus classiques pièces de verre se jouent des limites de leur fonction, n’étant jamais tout à fait bol, ni vase. Comme le dit si bien Sylvie Royer, "plusieurs de ces créations n’ont d’autre fonction que de stimuler l’imaginaire". Il en est ainsi des grands contenants impossibles de Jeff Goodman. D’autres pièces affirment davantage leur statut de sculptures, comme celle de Kevin Lockau, amalgamant verre, sable et pierre. Toutes permettent de saisir les effets si particuliers que procure le travail du verre. La galeriste Elena Lee l’explique ainsi: "Le verre est une source inépuisable d’associations symboliques: il est vulnérabilité, vitalité, mortalité, spiritualité." En outre, le travail artisanal du verre, un métier qui s’est développé depuis les années 60, participe d’une haute voltige technique: l’artiste joue avec le feu et la fusion. Pour Sylvie Royer, "ce plaisir de travailler la matière est redonné à celui qui regarde". Voilà qui convainc encore un peu plus d’apprécier les mille façons possibles de travailler le verre. Sachez que cette exposition se déroule sous la présidence d’honneur de la mairesse de Québec, Andrée Boucher, qui montre par là – qui s’en plaindra – une certaine ouverture à l’art.

Jusqu’au 21 mai
Chez Materia
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BLOC-NOTES

Carole Baillargeon expose simultanément dans deux petits espaces. À la Clarté-Dieu, un lieu qu’il faut aborder sans préjugé. Ce centre de liturgie doublé d’une galerie d’art sans prétention est tenu par Roger Chabot, prêtre, artiste et amateur d’art. Il y expose des sculptures de Carole Baillargeon, parmi lesquelles son étrange et sombre Robe de l’abnégation, qui produit toujours autant d’effet. Les trois sculptures sont présentées en duo avec les photographies de Marc Giguère. À visiter aussi, la nouvelle Galerie Bécot, récemment ouverte au centre-ville. On y présente un premier collectif, auquel Carole Baillargeon participe également, et où l’on peut voir un superbe voilier de papier réalisé par Aline Martineau. Il faut y aller pour le moustique de métal de Don Darby. Voilà un lieu à fréquenter; le projet de galerie d’André Bécot est très stimulant. Bécot a déjà eu une galerie sur la rue Saint-Jean dans les années 70. Trente ans plus tard, il récidive avec un lieu intimiste qui participe à l’effervescence de Saint-Roch.

JAUNE POULET: COUVÉE 2006

C’est le titre que porte le collectif de finissants à la maîtrise. Vernissage le jeudi 16 mars à 17 h. À la Galerie des arts visuels.

ACTIVITÉS POSITIVES (LA SUITE)

Inauguration sous forme de soirée disco, le jeudi16 mars à 19 h au Lieu, en compagnie de l’artiste français Paul Granjon et de son installation robotique.

ARTIFICIEL ET MONSTRUEUX?

Le vendredi 17 mars à 20 h à la Chambre blanche, inauguration de l’installation de trois artistes français: Jean Robert Cuttaïa, Ingrid Luche et Cédric Teisseire.