Nicolas Baier, L'effet Kiefer : Brève Arts Visuels 2006-04-20
Arts visuels

Nicolas Baier, L’effet Kiefer : Brève Arts Visuels 2006-04-20

Nicolas Baier

Voici une expo à ne pas rater, car c’est certainement la meilleure de Nicolas Baier. Pour ceux qui suivent le photographe depuis quelques années, cette présentation à la Galerie René Blouin évoquera l’atmosphère pleine d’énergie et d’inventivité qui se dégageait de l’événement Liquidation Niko and Cie, monté par Baier en 1999 au Centre Skol. Cette nouvelle expo ravit même un peu la vedette à l’installation photo que cet artiste présente en même temps, dans plusieurs salles du Musée des beaux-arts (jusqu’au 28 mai). Chez Blouin, Baier dévoile onze nouvelles photos qui ne manquent pas de panache. Se démarquent en particulier celles qui frôlent l’évanescence, le photographe nous rappelant, avec culot et brio, comment il sait construire, avec presque rien, un espace visuellement riche. C’est dans ces moments-là que Baier est à son meilleur.

À l’entrée, les deux images de miroirs désargentés et ensorceleurs (Menteur et X) renouent avec l’atmosphère des littératures symboliste ainsi que fantastique. Un peu plus loin, la photo d’un tableau noir effacé, avec quelques traces de craie blanche (Trou noir), continue dans cette voie. Tout comme au Mba, une version de Steamé est exposée. Cette oeuvre ressemble à un tableau abstrait, mais est en fait tout simplement un comptoir d’un greasy spoon usé par les années, par les assiettes glissées à la va-vite vers les clients fumant une clope. Comme l’écrit l’artiste, les marques sur ce comptoir, dans un étrange écho, ressemblent à des "organes, des intestins, des poumons". Un travail d’une grande ingéniosité. Jusqu’au 6 mai.

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L’effet Kiefer

Am Anfang (Au commencement), d’Anselm Kiefer.

À ce jour, l’expo Ciel et terre, montrant les pièces monumentales de l’artiste allemand Anselm Kiefer au Musée d’art contemporain, a accueilli 63 000 visiteurs! Certains mercredis soir (où le musée ferme à 21 h), plus de 1 200 personnes se pressent aux portes de l’institution. Lors de la Nuit blanche (du 25 au 26 février), ce furent plus de 8 000 visiteurs qui s’y rendirent. Il faut dire que l’événement a reçu un accueil quasi dithyrambique au Québec et même à travers le Canada, de Vancouver (Sun) à Toronto (National Post, Toronto Star…). Dans The Globe and Mail, la critique Sarah Milroy a décrit cette expo comme "un des événements de l’année du milieu de l’art au Canada". Jusqu’au 30 avril.