Petra – La Cité perdue : Cité perdue et retrouvée
Arts visuels

Petra – La Cité perdue : Cité perdue et retrouvée

Avec Petra – La Cité perdue, le Musée canadien des civilisations consacre sa grande exposition annuelle à l’histoire d’une magnifique cité mystérieuse, à ses habitants et à leur impressionnante ingéniosité.

Petra – La Cité perdue regroupe une collection de plus de 170 artefacts ayant appartenu à la civilisation des Nabatéens, il y a plus de 2000 ans. La cité jordanienne est camouflée dans de gigantesques canyons et fut littéralement taillée dans la pierre, influencée par les traditions orientales et l’architecture hellénistique.

L’exposition débute par une collection de lithographies de l’artiste écossais David Robert. La plupart des délicates images ont été réalisées en 1842 et comportent moult détails architecturaux. Une petite plaquette fait une trop brève description du travail de John Lewis Burckhardt (1784-1817), linguiste suisse, qui visita la cité et a ensuite résolu d’apprendre la langue arabe et les coutumes musulmanes puis de changer son nom, tout ceci afin de s’intégrer incognito et de pouvoir ainsi étudier de nombreux pays, dont la Syrie, le Liban et la Jordanie. Un film nous plonge dans l’atmosphère de Pétra et explique de façon sommaire les méthodes de construction utilisées.

Les habitants de Pétra, les Nabatéens, ont dû faire preuve d’une impressionnante ingéniosité afin de survivre dans un environnement isolé au climat peu clément. La survie des 20 000 habitants passait par le contrôle des eaux pluviales. Les terres les plus proches, à des kilomètres de Pétra, ont été creusées afin de concevoir un gigantesque système d’irrigation, de transport et de distribution de l’eau. Des bassins de rétention et des tamis naturels ont permis aux Nabatéens d’éviter les inondations, de vaincre les rigueurs climatiques et même de construire une imposante piscine publique!

Sculpture en relief avec buste de Melpomène tenant un masque théâtral. Pétra, vers le 1er siècle après J.-C. Département des antiquités, Amman, Jordanie.
Photo: Cincinnati Art Museum. Photographe: Peter John Gates FBIPP, ARPS, Ashwell, R.-U.

Des panneaux explicatifs rendent bien compte de l’ampleur de l’exploit des ingénieurs hydrauliciens de l’époque.

Une société bénéficiant de telles avancées techniques ne pouvait cependant se prévaloir contre les affres du séisme de l’an 363. En effet, une grande partie de la cité s’est alors effondrée. Un second tremblement de terre se produisit en l’an 750, détruisant le reste des habitations ainsi que le système d’irrigation et forçant les Nabatéens à élire domicile à plusieurs kilomètres de l’emplacement. De délicats objets ornés de motifs inspirés par les civilisations grecque et romaine donnent un aperçu du quotidien de ces gens. Dushara est la pièce maîtresse de l’exposition. Surnommé "le dieu de la montagne", Dushara était la déité suprême des Nabatéens. L’imposant buste (955 kg) a été retiré d’une falaise afin de le "sauvegarder".

L’exposition prend fin sur une très intéressante série de photographies contemporaines des Bédouins, habitants de la région de Pétra, par l’Américaine Vivian Ronay. La photographie d’une fillette assise sur un grand coussin, sur une terrasse extérieure, regardant une émission sur grand écran, nous rappelle qu’au-delà de l’image folklorique que nous pouvons avoir de ces peuples et de la distance physique et culturelle qui nous sépare, nous faisons tout de même partie de la même humanité. Cette exposition rend hommage au génie humain, pique notre curiosité et donne le goût du voyage!

En 1985, Pétra fut déclarée site du patrimoine mondial par l’UNESCO. L’exposition est organisée par le Cincinnati Art Museum et par l’American Museum of Natural History de New York.

Jusqu’au 2 janvier 2007
Au Musée canadien des civilisations
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