Floraisons d'Éric Cardinal : Des fleurs pas comme les autres
Arts visuels

Floraisons d’Éric Cardinal : Des fleurs pas comme les autres

L’installation Floraisons d’Éric Cardinal, exposée à la grande galerie de l’OEil de poisson, de par son caractère insolite, nous fait sourire, nous amuse, et nous  questionne.

Il faut se faire rassurant tout de suite, ce ne sont pas nos ordures qu’utilise Éric Cardinal. L’installation est composée d’objets de consommation achetés à la quincaillerie et au magasin à un dollar, et non de déchets… Et finalement, oui, ce sont nos déchets, nos poubelles, ce sont tous les ustensiles et papiers de consommation qui composent notre vie qu’il a choisis comme matériau: des choses jetables, non réutilisables. Or, cet artiste a réussi là où la société a échoué: il donne une valeur esthétique à des objets fongibles et consomptibles émanant de la vie quotidienne. Ce sont ces objets qu’il exploite et qu’il dispose dans la salle principale du centre de production et de diffusion en art actuel et multidisciplinaire du Complexe Méduse, causant ainsi le plaisir ludique qu’on ressent lorsqu’on tombe sur l’insolite, sur l’idée originale.

Éric Cardinal nous arrive donc, après son exposition solo Jardin parasite à AXENÉO7 (2005), avec sa dernière idée féconde: transformer des pattes de table en des tiges de fleurs au sommet desquelles se retrouvent des espèces de fleurs – qui étaient jusqu’à maintenant inconnues – fabriquées par collage et assemblage d’éléments familiers.

C’est pourquoi on se reconnaît en visitant son exposition. D’une part, parce qu’on utilise les mêmes objets, et de l’autre, parce que nous faisons partie de la nature. Car ce que nous dit Éric Cardinal, c’est que cet "exercice est un retour ironique à la nature". Ni vraiment naturelle, ni seulement artificielle, cette installation évoque en quelque sorte le principe élémentaire de la vie, à savoir qu’après l’éclosion, il y a la décomposition, autant de la vie naturelle, nous laisse entendre l’artiste, que de la vie humaine. Un double malaise questionnant vient alors s’immiscer dans notre subconscient: serais-je à ce point consommateur que cela puisse permettre à ces fleurs de grandir, et quand elles flétriront, ferai-je partie de leur décomposition?

Jusqu’au 11 juin
À la grande galerie de l’OEil de poisson
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L’ESTAMPE EST À L’HONNEUR À QUÉBEC

En effet, les amateurs d’estampe en auront plein la vue avec les oeuvres de Lisa Tognon et de Paul Cloutier, que nous propose la Galerie Estampe Plus, et celles de Ludmila Armata, Elmyna Bouchard, Francine Simonin et Louis-Pierre Bougie exposées au Musée national des beaux-arts du Québec jusqu’au 15 octobre 2006.

C’est dans le cadre du mois de l’art imprimé d’ARPRIM que la Galerie Estampe Plus présente jusqu’au 15 juin deux artistes au talent incontestable. La première, Lisa Tognon, en est à sa première exposition solo à Québec. Avec Acielir, elle vise une sensibilité poétique, et l’obtient grâce à des techniques mixtes: de la pointe sèche à l’aquatinte ou au chine collé, cette jeune artiste arrive à son but lyrique. En ce qui concerne le second, Paul Cloutier, sa recherche d’une lumière provocante et adoucissante à la fois nous conduit à travers ses estampes dans un monde aux couleurs vives et aux formes abstraites. Son exposition est un magnifique mélange d’une nature dénaturée par notre humaine intériorité.

Dans le même ordre d’idées, l’exposition Actualité de l’estampe au Québec cherche à valoriser le milieu de l’estampe au Québec. En fait, les quatre artistes que le Musée expose sont les lauréats du Prix de la Fondation Monique et Robert Parizeau. Et quels lauréats! Décrire tout le talent qui se retrouve dans cette exposition ne servirait à rien. Il faut aller la voir afin de constater la beauté qui s’y trouve. À ne pas manquer.

SUGGESTIONS PEINTURE

L’exposition Confidences d’un banc, de Denise Guay, propose un parcours paisible. De toile en toile, on se laisse bercer par les mots et les couleurs apaisantes déposées tendrement par les pinceaux de l’artiste. Pour ceux qui aiment le calme et la tranquillité. Encore un judicieux choix de la Galerie Linda Verge, jusqu’au 1er juin.

Avec Textures aériennes, Jean Gaudreau nous amène dans un univers pictural où le cirque et les voltiges colorées sont au rendez-vous. Encore une fois, c’est grâce à une gestuelle du pinceau axée sur la perte de symétrie que Gaudreau nous fait perdre l’équilibre. À la Galerie François Cimon jusqu’au 7 juin.